Pédagogies actives : on passe à l’acte ?

Faciliter l’engagement des apprenants tout au long de la formation, leur permettre de s’approprier les contenus et les méthodes, les rendre acteurs de leur parcours : autant de challenges pour les formateurs et la formation…
Les méthodes actives en formation contribuent à répondre à ces enjeux. Sont-elles bien intégrées dans les pratiques ? et pour quels usages et quels enjeux ?
Deux pédagogues abordent, chacun à leur manière, ces méthodes d’apprentissage, lors de la webconférence des Rendez-vous du Pacte, du 3 juillet 2021. Un évènement organisé par la Région et le GREF Bretagne.  

Les pédagogies actives favorisent l’interaction et la participation, mettant l’individu au cœur de l’apprentissage, et impliquant une adaptation du formateur et l’utilisation de compétences transverses.

Des techniques pédagogiques diverses suscitant l’interaction et la participation

Selon Christelle Lison, on appelle pédagogie active, toutes les techniques d’apprentissages qui vont être qualifiées de « non magistrale ». C’est une pédagogie qui met en avant des notions fortes comme l’interaction, le partage, l’engagement et la participation. Le formateur est amené à repenser complètement l’organisation de sa formation, que ce soit au niveau du contenu, mais aussi dans sa gestion de l’espace, dans ses cibles d’apprentissages et ses objectifs pédagogiques. La priorité étant de mettre l’apprenant au cœur de la formation.  

« Les pédagogies actives ont comme valeurs l’entraide, le partage. L’apprenant doit être acteur de son savoir. » Christelle Lison 

Les pédagogies actives ne sont pas nouvelles, quels en sont les maitre-penseurs ?

Les humanistes, au XIIIVe siècle, ont tenté de penser une éducation qui soit véritablement active. Jean-Jacques Rousseau, par exemple, est une référence pour les pédagogues de l’éducation nouvelle du début du XXe siècle. Certains de ces pédagogues sont bien connus : Maria Montessori, Ovide Decroly, Célestin Freinet 

« L’éducation nouvelle part de l’apprenant, tente de mieux le connaitre et pose le postulat que toute personne peut apprendre et progresser. » Sylvain Wagnon 

Comment « embarquer » l’apprenant avec ces modalités d’apprentissage ?

Le formateur impulse les modalités d’apprentissage. L’apprenant est à l’écoute de ce qui peut être proposé. Pour autant, il n’est pas toujours facile d’impliquer le groupe sur ces nouvelles modalités.  

L’un des leviers de réussite est d’expliquer le processus, être explicite, sur les intentions, les règles du jeu, les stratégies pédagogiques.  

Un des grands principes de la pédagogie active est de partir de l’apprenant. On s’intéresse à l’individu dans sa complexité et dans sa diversité. Il faudra proposer plusieurs stratégies d’apprentissage pour qu’elles correspondent à la diversité des personnes. 

Pédagogies actives, une révolution copernicienne ?

L’apprentissage, dans les pédagogies actives, n’est pas descendant du formateur vers les apprenants. Il s’agit de créer de l’interactivité entre l’apprenant et l’enseignant et de favoriser l’interaction entre les apprenants, en sollicitant les valeurs des pédagogies actives : l’entraide, le partage, la coopération. Cela nécessite de partir des apprenants et de prendre en compte leurs besoins (rythme, type d’apprentissage, activités variées). 

Que sont les pédagogies actives ? une question posée aux participants du webinaire

nuage de mots

Les publics changent. Leurs pratiques évoluent. Quelles conséquences pour le formateur ? Quelle évolution des compétences ?

Un enjeu fort est la différentiation pédagogique : pouvoir s’adapter à l’hétérogénéité des publics, des espaces, des technologies. Aujourd’hui, un formateur n’est plus un « distributeur de savoirs », mais un guide. Il ne faut pas attendre de lui qu’il connaisse tout, mais plutôt qu’il accompagne ses apprenants dans la recherche d’informations de façon autonome. 

Le formateur va devoir mobiliser des softskills au service de l’apprentissage. Empathie, créativité, bienveillance, communication sont autant de compétences utiles en complément des savoirs « disciplinaires ».  

Si auparavant la légitimité du formateur était due à son savoir, aujourd’hui, elle repose plutôt sur sa posture : un « éveilleur », un guide, qui va permettre l’émancipation des apprenants.  

Découvrez dans le replay du webinaire les différents profils de formateurs présentés par Christelle Lison. 

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Publié le  
Sylvain Wagnon, France culture