Formation professionnelle : une nécessité freinée par un manque d’information

Seule la moitié des actifs envisage d’effectuer une formation en 2024 malgré la reconnaissance de son importance pour s’adapter aux évolutions du marché du travail. Une enquête menée par Centre Inffo pointe un manque de connaissance des opportunités d’accès à la formation.

L’aspiration à se former ne permet pas, à elle seule, de concrétiser ce projet professionnel. Selon le « Baromètre de la formation et de l’emploi 2024 » de Centre Inffo, pour 90 % des actifs, la formation professionnelle est une nécessité pour répondre aux transformations du monde du travail. Néanmoins, seule la moitié des actifs souhaite intégrer une formation au cours de l’année 2024. La formation professionnelle est toujours vue comme contraignante pour 63 % des actifs. Le manque d’envie, de temps ou de budget sont les principaux freins. L’étude de Centre Inffo met également en évidence un manque d’information des actifs sur la formation professionnelle.

Seulement 52 % des actifs bien informés

La formation professionnelle continue est, pour de nombreux actifs, avant tout une responsabilité individuelle (77 %). Ils se placent eux-mêmes en première position en tant qu’acteurs de leur parcours de formation. Pour avoir accès à des informations, les actifs ont davantage le réflexe d’effectuer des recherches Internet via des moteurs de recherche ou des sites spécialisés, plutôt que de se renseigner directement auprès de leur employeur ou d’un réseau professionnel.

Seule un peu plus de la moitié des actifs se dit bien informée sur la formation professionnelle continue (52 %). Même si ce taux progresse légèrement, cela montre un réel manque d’information. Les actifs du secteur du BTP, les demandeurs d’emploi et les fonctionnaires d’État sont les plus concernés.

Plus jeune, mieux informé ?

Le document montre également que l’âge joue un rôle important. La catégorie des jeunes (18-34 ans) est la seule à se sentir bien informées : soit 71 % des 18-24 ans et 63 % des 25-34 ans. Néanmoins, ils expriment plus d’attentes quant à un accompagnement.

Concernant les modes d’entrée en formation, l’apprentissage et le Compte personnel de formation (CPF) sont les plus connus. Par exemple, pour le CPF, 93 % des actifs le connaissent et 45 % savent quel est le montant de leurs droits.

En revanche, la notoriété du Conseil en évolution professionnel (CEP) reste assez faible (47 %), mais en progression.

L’entreprise joue un rôle essentiel dans l’accès à la formation continue

Une autre étude, publiée en 2024 par le Céreq « Accès à la formation : pourquoi souhaiter se former ne suffit pas » met en évidence le rôle de l’entreprise sur les possibilités de formation des salariés. En effet, entre 2014 et 2019, seuls 62 % des salariés ayant exprimé le souhait de se former ont pu avoir accès à une formation.

Plusieurs facteurs entrent en jeu, mais l’accès à la formation des salariés dépend essentiellement de leur environnement de travail et de la connaissance de leurs droits. Dans les entreprises où la hiérarchie et les ressources humaines communiquent sur les perspectives de formation, le taux de formation des salariés est de 64 %. Contre 37 % pour ceux qui ne bénéficient pas de cette démarche vertueuse.

L’aspiration à se former est liée à d’autres aspirations professionnelles comme la montée en responsabilités. Les salariés non qualifiés aspirant à se former ont 6 % de chance en moins que leurs collègues qualifiés. Pour réduire ces inégalités, il est nécessaire d’organiser des temps d’échanges individuels ou collectifs. L’entretien professionnel est un temps capital pour inciter les salariés à évoluer grâce à la formation professionnelle.

Aller plus loin

Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) des actifs occupés : quelle utilisation en France et en Bretagne ?

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