Demain, la formation dans le métavers : est-ce vraiment sérieux ?

Retour sur le webinaire

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Le Rendez-vous du Pacte du jeudi 1er décembre 2022 était l’occasion de s’interroger sur la notion de métavers et de son impact pour la formation de demain.

Le métavers ou les métavers ?

Le terme Métavers vient de la contraction entre « méta » et « univers ». Avec un grand « M », ce concept est utilisé pour décrire l’ensemble des technologies de l’immersion. Il se traduit concrètement en une multitude de possibilités, de services, de formats que l’on peut nommer « les métavers ». On peut faire le parallèle avec Internet et les différents sites internet. Il s’agit donc d’accéder à des mondes virtuels, en 3D, dans lesquels on peut vivre des expériences immersives, en temps réel.

Pourquoi un tel buzz du « Métavers » depuis quelques mois ?

L’utilisation du terme s’est amplifiée à la suite de l’annonce par Mark Zuckerberg, de renommer Facebook en Méta et de créer un nouveau réseau social « Horizon Worlds ». Décrié et peu fréquenté, Horizon Worlds n’atteint pas les objectifs espérés par ses fondateurs.

Au-delà des projets des GAFAM*, il est intéressant de voir qu’en France divers acteurs se saisissent de ces technologies. Certaines entreprises sont en pointe et les pouvoirs publics souhaitent faire émerger et fédérer un écosystème autour des technologies immersives : « créer les conditions d’un dialogue entre tous les acteurs français des métavers, en concertation avec les organismes publics de recherche, pour faciliter l’émergence et la mise en œuvre d’une stratégie française des métavers. » (1).

Ce qu’il faut retenir

Voici une définition des métavers par les auteurs du rapport de la mission exploratoire sur les enjeux des « métavers » pour la France (1) :
les caractéristiques essentielles des métavers sont l’existence de mondes virtuels, en 3D, en temps réel, immersifs, persistants et partagés. Les modalités à date se concentrent sur la possibilité d’y accéder avec ou sans visiocasques, d’y utiliser ou non des avatars, d’y échanger avec ou sans technologies de registres distribués. Ces modalités continueront à évoluer avec les usages et les technologies.

Technologies immersives plutôt que Métavers ?

Face à la confusion engendrée par ce terme, et la méfiance que suscitent les campagnes marketing, nos deux intervenants, Guillaume Moreau et Nicolas Dupain, font le choix de parler d’environnements immersifs, plutôt que de métavers. Ils réaffirment le potentiel de ces technologies pour la formation.

Les technologies immersives, oui, c’est sérieux !

Selon nos intervenants, ces technologies permettent de réinventer le monde de la formation. Elles libèrent la créativité et ouvrent le champ des possibles : n’importe quelle situation pédagogique peut être créée. On peut s’affranchir totalement de la réalité au profit d’expériences collectives riches et très engageantes.

La formation en réalité virtuelle propose des situations d’apprentissage qui rend la personne actrice, avec un fort impact sur l’engagement et sur l’ancrage des apprentissages.

L’innovation réside également dans la création des avatars : le fait d’endosser un personnage qui n’est pas soi, permet une distanciation et libère les aptitudes et les capacités des individus (dit « effet Proteus »).

Tous les secteurs et domaines de métiers peuvent être concernés.

Utilisés notamment aujourd’hui pour former aux gestes techniques et aux procédures, ces technologies se développent sur d’autres domaines : compétences relationnelles et comportementales notamment. La réalité virtuelle permet de contextualiser et de créer des situations intéressantes et infinies d’un point de vue pédagogique.

Alors, on franchit le pas ?

« Faites de la réalité virtuelle, découvrez la magie de ces technologies, commencez à les appréhender et ensuite avec l’agilité qui vient de l’usage, vous verrez comment apporter de la valeur dans vos formations. » Nicolas Dupain.

Pour intégrer la réalité virtuelle dans les pratiques, nos intervenants conseillent de commencer par des petits pas… L’idée est avant tout que le formateur maitrise et soit agile avec ces dispositifs. Ensuite, il pourra imaginer, repenser, créer des activités pédagogiques qui font appel à ces technologies.

L’enjeu est de substituer une partie des activités réalisées et qui ne sont pas satisfaisantes, et de réfléchir à des expériences immersives qui peuvent être plus riches et plus engageantes dans des environnements virtuels de travail.

En n’oubliant pas que la formation est avant tout de la transmission, de la passation et que le formateur a un rôle clé et prépondérant à tenir.

* GAFAM : Google, Apple, Facebook et Amazon, Microsoft

Les intervenants :

guillaume moreau NB

Guillaume Moreau

« Aujourd’hui on a développé des solutions de réalité virtuelle et augmentée pour la formation mais s’agit-il de métavers ? »

Guillaume Moreau enseignant chercheur, spécialiste des technologies de réalité virtuelle et augmentée, nous aide à comprendre ce que sont les métavers et partage son analyse sur les enjeux de ces technologies pour la formation de demain.

Guillaume Moreau est Professeur d’informatique à l’IMT Atlantique de Brest et chercheur au Laboratoire des Sciences et Technologies de l’Information, de la Communication et de la Connaissance.

 

 

nicolas dupain nbNicolas Dupain

« Essayez les casques de réalité virtuelle et vous prendrez réellement la mesure du sujet »

Convaincu de l’utilité des technologies immersives pour la formation, Nicolas Dupain partage son enthousiasme et sa vision sur ces technologies avant tout « expérientielles ».

Nicolas Dupain est président de France Immersive Learning, une association qui fédère les créateurs et les usagers des technologies immersives au service de la formation.