Chômage partiel. La mesure s’étend, les coûts explosent

Le gouvernement incite les entreprises à recourir au chômage partiel « pour passer la crise du coronavirus », sauvegarder les emplois et éviter les inscriptions à Pôle emploi. Plus de 730 000 personnes en bénéficieraient après quelques jours seulement de l’activation du dispositif.

Mais les demandes sont telles que l’enveloppe budgétée par Bercy, près de 8,5 milliards d’euros, ne suffira pas. C’est ce qu’a précisé Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, dans une conférence de presse téléphonique de ce lundi.

Les entreprises se sont emparées du dispositif et dès dimanche soir, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, annonçait que les Direccte, avaient reçu « 26.000 demandes d’entreprises employant 560.000 salariés pour un coût potentiel de 2 milliards d’euros ». De nouvelles demandes de chômage partiel devraient alourdir ce nombre dans les prochains jours. Le gouvernement s’attend à un accroissement de 20 %, d’ici la fin de la semaine. Le coût de cette mesure, puisque le gouvernement s’est engagé à « rembourser 100 % des salaires des personnes en chômage partiel jusqu’à 4,5 fois le SMIC (le salarié, lui, touche, comme avant, 84 % de son net) », pourrait s’élever à plus de 2 milliards d’euros par semaine de confinement.

Le gouvernement doit aussi prendre en compte le coût des employés à domicile (400 à 950 millions pour l’Unédic), « coûts induits par les reports de contributions et les autres annonces en cours comme le maintien de l’ARE » et des recettes en moins, comme le report des charges patronales (120 à 150 millions en moins dans les caisses de l’Etat par semaine).