RSA. Un accompagnement insuffisamment orienté vers l’employabilité

Publié par le ministère des Solidarités, un rapport fait le point sur l’accompagnement, vers l’emploi et la formation, des bénéficiaires du RSA. Il souligne que le niveau d’accompagnement est inégal selon les Départements et que les dépenses d’insertion, qui étaient de 20 % lors de la création du dispositif sont désormais tombées à 7 ou 8 % du fait de l’accroissement du nombre de bénéficiaires.

Le rapport pointe des insuffisances.

En dépit d’un délai légal fixé à deux mois pour accéder à une orientation, en 2018, le délai moyen était de 95 jours. Et 17 % des allocataires n’étaient pas du tout orientés. Pourtant, la rapidité d’action est primordiale pour éviter la désinsertion. Il faut ensuite compter 58 jours, en moyenne, pour signer un contrat d’engagement réciproque entre le Département et le bénéficiaire. De fait, ce contrat n’est signé que par la moitié des allocataires.

Par ailleurs, l’accompagnement serait trop centré sur les freins à l’emploi et pas assez tourné sur l’employabilité, les compétences des allocataires. Seuls 43 % des allocataires sont orientés vers Pôle emploi. Et seulement un quart des contrats d’engagement réciproque prévoit une démarche de recherche d’emploi.

Quand les allocataires parviennent à se réinsérer, c’est rarement de façon pérenne. Si un quart sort chaque année du RSA, seuls 50 % n’y « retombent » pas au cours des 5 années suivantes.

En 2014, le taux de retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA était de 12 %.

A noter que le Sénat entamera, fin janvier 2021, une réflexion à l’octroi d’un RSA dès 18 ans pour lutter contre la paupérisation des jeunes. Une proposition de loi pourrait être débattue à l’Assemblée en mars prochain.