Reportage. Retour sur l’expérimentation du service public de l’insertion et de l’emploi à l’échelon du territoire

Le 23 février 2024, les sous-préfets, les élus territoriaux de la Région et les élus départementaux et métropolitains en charge de l’insertion se réunissaient au vélodrome de Loudéac pour un séminaire de réflexion « Vers le nouveau réseau pour l’emploi, la formation et l’insertion ». Au programme : échanges et partages autour des expérimentations du Service public de l’insertion et de l’emploi dans le cadre de la mise en œuvre prochaine de la réforme « France Travail ».

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Les sous-préfets et élus territoriaux réunis au vélodrome de Loudéac le 23 février 2024. Crédit photo : GREF Bretagne.

Comment construire un service public de l’emploi, de la formation et de l’insertion « sans rupture », pour les publics les plus fragiles ? C’est l’une des questions que se sont posées les quatre territoires bretons expérimentateurs des Commissions territoriales emploi formation insertion (CTEFI). Au cours de l’année 2023, les territoires de Brest, Saint-Brieuc, Redon-Vallons de Vilaine et Auray-Vannes ont mené des travaux qui ont permis d’identifier les conditions de réussite et la plus-value de la démarche CTEFI pour les différents acteurs, contribuant ainsi à l’expérimentation de la mise en œuvre du « Réseau pour l’emploi, la formation et l’insertion » dans le cadre de la réforme « France Travail ».

« Aucun organisme ne peut relever seul les défis qui se présentent à nous ».

Forough Dadkhah, vice-présidente en charge de l’emploi, formation, orientation à la Région Bretagne et Jean-Christophe Boursin, secrétaire général pour les affaires régionales auprès du préfet de la région Bretagne ont rappelé le contexte de changement législatif dont la loi pour le plein emploi et souligné la qualité du travail collectif. , Forough Dadkhah a souligné qu’ : « Aucun organisme ne peut relever seul les défis qui se présentent à nous. »

Cette expérimentation a permis de s’interroger sur l’élargissement des instances emploi formation en y intégrant l’insertion. Concrètement, à l’échelle locale, État, Région, conseils départementaux et métropoles se sont réunis pour trouver des modalités de fonctionnement et de gouvernance des politiques emploi-formation et insertion.

Sur quels volets ont porté les expérimentations sur les quatre territoires ?

Sur le territoire Auray-Vannes, Ddets, préfecture, Région et Département ont constitué une équipe projet qui a permis de mener plusieurs actions en 2023. Les méthodes d’animation agiles des réunions de travail et la bonne répartition des tâches entre acteurs ont été une clé de réussite pour ce territoire.

 

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Les acteurs du territoire de Saint-Brieuc. Crédit photo : GREF Bretagne

En ce qui concerne Saint-Brieuc, Ddets, Région et Département se sont réunis pour partager les enjeux et le diagnostic, qui a bien été posé au démarrage de l’expérimentation. Ils ont ensuite mis en place des groupes de travail variés et impliquant différents partenaires, notamment sur le secteur du service à la personne et des familles monoparentales.

Pour Redon-Vallons de Vilaine, Ddets, préfecture, Région, deux Départements ont défini la structuration des instances (CTEFI politique, CTEFI technique, groupes territoriaux, etc.) et ont déployé des plans d’actions partagés sous forme de carte mentale.

Enfin, pour Brest, Ddets, préfecture, Région, métropole ont réfléchi sur la taille du territoire CTEFI. Ils ont proposé un premier temps partenarial et commencé un diagnostic partagé.

Quels sont les acquis de l’expérimentation ?

Ces expérimentations permettent de s’accorder sur un socle de bonnes pratiques sur lesquelles les autres territoires pourront s’appuyer. En effet, dès 2024, ils s’engageront dans des démarches similaires dans le cadre de la loi pour le Plein emploi et de la mise en œuvre du Réseau pour l’emploi.

  • La définition des interlocuteurs de l’équipe projet dès le départ de la démarche est nécessaire pour créer une dynamique collective mobilisatrice.
  • Un soutien fort des élus et une volonté politique affirmée sont nécessaires pour permettre aux techniciens de travailler dans un cadre de confiance et de considérer cette démarche comme prioritaire.
  • La notion de temps est également fortement soulignée : prendre le temps de bien se connaître pour construire la confiance et pouvoir créer des habitudes de travail. Anticiper la charge de travail et disposer de temps pour mener cette mission.
  • La définition d’axes prioritaires de travail est importante. À ce stade, des allers-retours entre les instances politiques et institutionnelles et les techniciens sont indispensables pour travailler de manière sécurisée et aller de l’avant.
  • Capitaliser sur ce qui existe déjà sur le territoire. De fait, la démarche s’est illustrée de manière très différente sur chaque territoire.

 

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