Qui sont les saisonniers bretons ?

L’étude « L’emploi saisonnier en Bretagne porté par le tourisme » de l’Insee – parue en février 2024 – expose un portrait des travailleurs saisonniers de la péninsule. Quel est leur profil ? Quels sont les domaines d’activité qui embauchent le plus ? Quelles sont les zones d’emploi saisonnier ? Tour d’horizon.

En février 2024, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié une étude, réalisée avec la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) sur l’emploi saisonnier en Bretagne. L’étude a recensé près de 100 000 emplois saisonniers, en Bretagne, sur l’année 2019. Ils représentent 6,5% de l’ensemble des contrats salariés. Sur la péninsule, le pic d’activités concerne la période estivale. Début août, 33 000 saisonniers sont sur le pont. 

Majoritairement des jeunes et des contrats précaires 

En Bretagne, les saisonniers sont plus jeunes qu’à l’échelle nationale. Plus de la moitié a moins de 26 ans. Ils sont surreprésentés dans le commerce, où trois saisonniers sur quatre sont des jeunes. Aussi, dans les secteurs de l’hébergement-restauration et de l’agro-alimentaire, les jeunes représentent deux saisonniers sur trois. 

Selon l’étude de l’Insee, 80 % des saisonniers bretons gagnent un bas salaire. Soit moins de 1 060 € par mois. Une proportion très importante puisque ce taux est de 35 % pour l’ensemble des salariés en Bretagne (hors saisons et saisonniers, tous secteurs confondus). De plus, seule la moitié des postes sont à temps complet. Un autre facteur de précarité est la durée des contrats de travail, de 29 jours en moyenne. L’accès au logement est aussi une problématique pour les saisonniers. Un quart d’entre eux ont leur résidence principale à plus de 50 km de leur lieu de travail.  

L’hébergement-restauration : premier employeur

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Plus de 30 % des contrats concernent le secteur de l’hébergement et de la restauration. Un taux plus élevé que la moyenne nationale. Ce domaine d’activité est le premier employeur de saisonniers en Bretagne. La saison se déroule d’avril à octobre, avec un pic fin juillet. La durée moyenne des contrats est cependant de 40 jours. Les revenus des saisonniers de ce secteur ne sont pas élevés. Ils sont 70% à toucher un bas salaire. 

Le deuxième secteur à embaucher des saisonniers concerne les activités de services administratifs et de soutien (19 % des contrats). Le secteur des arts, spectacles et activités récréatives arrive en troisième position (14 %). Un grand nombre des postes de cette filière concerne le spectacle vivant (production de spectacles, concerts…). Raison pour laquelle les contrats de travail sont de cinq jours en moyenne. Les saisonniers de ce domaine d’activité sont beaucoup mieux rémunérés que dans les autres secteurs, car 90 % d’entre eux perçoivent un salaire supérieur ou égal à 1,3 fois le SMIC. 

Le domaine d’activité le moins lucratif est celui de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, où plus de 90% des saisonniers touchent de bas salaires. En Bretagne, la majeure partie des saisonniers agricoles sont employés dans la culture des légumes, où les contrats de travail ont une durée de 50 jours en moyenne. 

Plus de saisonniers à l’ouest et sur le littoral

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Le besoin de main d’œuvre saisonnière se concentre sur le littoral breton. Le taux de recours à l’emploi saisonnier* est supérieur à 3 % sur Auray Quiberon Terre Atlantique, dans le pays fouesnantais et sur la presqu’île de Crozon-Aulne maritime. Il est de 11 % sur la communauté de communes de Belle-Île-en-Mer. 

 

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