Portrait du numérique en Bretagne

Secteur d’activité porteur, le numérique emploie près de 50 000 salariés en Bretagne. A la recherche constante de main-d’œuvre en raison d’un important turn-over (entre 25 et 30 % par an), le numérique fait face à de nombreux enjeux : l’offre de formation, l’évolution rapide des compétences et la nécessaire ouverture à de nouvelles pédagogies et aux nouveaux profils pour être attractif.

 

visuels_metiersnum

L’Ille-et-Vilaine concentre la moitié des emplois numériques bretons

Selon Bretagne développement innovation (BDI), près de 6 700 établissements bretons travaillent dans le secteur du numérique. 4 % d’entre eux ont plus de dix salariés, notamment dans l’industrie numérique (fabrication de composants, d’ordinateurs, etc.). 83 % des salariés sont en CDI ou CDD de plus de 6 mois. Les femmes composent de 25 à 35 % de l’effectif salarié breton.

La moitié des emplois numériques bretons se situent en Ille-et-Vilaine, même s’il existe des spécificités territoriales : l’électronique et les télécoms dans le Finistère, les télécoms et la photonique dans les Côtes d’Armor ou encore l’informatique dans le Morbihan.

Selon l’Observatoire des besoins en formation et compétences numériques de la Grande Ecole du Numérique (GEN), au 1er janvier 2023, 4 105 offres d’emploi étaient à pourvoir, en Bretagne. Les chef.fe.s de projet digital, les ingénieur.e.s système, les chargé.e.s e-commerce, les développeur.euse.s web et les data engineer figurent dans le top 5 des talents numériques les plus recherchés dans notre région.

A noter, selon le rapport de France Stratégie « Les métiers en 2030 : quelles perspectives de recrutement en région ? », le déficit d’ingénieur.e.s informatique serait particulièrement marqué le long de la façade atlantique, et notamment en Bretagne. Ce métier figure dans le top 3 bretons des métiers les plus porteurs entre 2019 et 2030.

Des formations au numérique plutôt proposées en Ille-et-Vilaine et dans le Finistère

Selon les données bretonnes de l’Observatoire de la GEN, près de 1 200 formations préparent aux métiers du numérique, soit 8,6 % de l’offre nationale. Parmi elles, six sont proposées par le réseau Grande école du numérique (GEN) (472 au national).

Bien que réparties sur tout le territoire régional, les formations au numérique se situent plutôt en Ille-et-Vilaine (397 formations) et dans le Finistère (303). De nombreuses formations bretonnes préparent ou sont en lien avec les métiers de la sécurité numérique, du cloud, des réseaux et télécoms.

1 200

formations

aux métiers du numérique

8,6 %

de l’offre nationale

est en Bretagne

397

formations

en Ille-et-Vilaine

303

formations

dans le Finistère

Au national, des formations globalement inadaptées aux besoins des employeurs

L’Observatoire de la GEN a organisé les métiers du numérique en six familles. Dans trois d’entre elles, les formations seraient trop peu nombreuses et, pour certaines, inadaptées aux évolutions technologiques :

 

  • La famille des métiers liés à la sécurité, au cloud, au réseau et aux télécom

En pleine expansion depuis la crise sanitaire, ce groupe de métiers concentre actuellement plus de 6 000 formations. L’offre est cependant inadaptée, notamment dans la sécurité et le cloud. La double compétence métiers et technique (IT, cloud, cybersécurité …) est très recherchée, notamment avec le développement de la 5G qui devrait générer 100 000 emplois en France d’ici à 2027.

 

  • La famille des métiers liés au développement, test et Ops

Plus de 3 600 formations mènent à ces métiers qui, s’ils représentent une offre d’emploi sur cinq dans le numérique, demeurent en tension car les entreprises privilégient des profils expérimentés ou des experts.

 

  • La famille des métiers liés à la data, l’intelligence artificielle et l’IoT

L’offre de formation y est inégale. S’il existe depuis 2014 beaucoup de formations dans le secteur du big data (1 438), l’IoT (Internet des objets) ne compte que 235 formations alors que les besoins vont fortement augmenter avec le déploiement de la 5G, l’essor de la Green Tech et de la robotique.

En Bretagne, comme au national, une nécessaire ouverture à de nouveaux profils

Afin de parvenir à recruter massivement pour combler l’important turn-over et le déficit de profils expérimentés, les recruteurs et les acteurs de la formation numérique innovent en s’ouvrant à d’autres pratiques pédagogiques pour diversifier les profils et les talents. Personnes en reconversion professionnelle, en situation de handicap, éloignées de l’emploi, femmes, ou encore autodidactes font l’objet de programmes spécifiques pour découvrir et se former aux métiers du numérique.

C’est ce que proposent des écoles comme Simplon qui a conclu des partenariats avec Microsoft pour former à Brest, Rennes et Lannion notamment, des développeur.euse.s en intelligence artificielle. Ou encore les établissements dispensant des formations labellisées Grande école du numérique (GEN) comme le Greta de Bretagne sud par exemple. La GEN a d’ailleurs récemment assoupli son cahier des charges de labellisation afin d’identifier un maximum de formations et d’accroître son réseau.

D’autres établissements bretons œuvrent eux aussi à une plus grande diversité des talents numériques. C’est le cas de l’association des Petits débrouillards du grand Ouest avec leur programme Tremplin numérique destiné aux personnes éloignées de l’emploi ou encore de l’Institut Marie-Thérèse Solacroup, mobilisé pour l’insertion professionnelle des profils neuroatypiques (autisme, haut potentiel intellectuel, troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, troubles dys).

Enfin, de nombreuses manifestations (concours, salons, etc.), opérations de marrainage ou de sensibilisation et programmes s’adressent aux jeunes filles et aux femmes de tous âges. L’objectif est de les aider à lever les freins psychologiques à l’orientation et ouvrir le champ des possibles : ESTIMnumérique, Femmes@Numérique, Talents du numérique, etc.

Fin 2021, en Bretagne, 5 860 personnes sont entrées en formation, tous dispositifs confondus, dans le secteur du numérique. 40 % des apprenants sont des femmes. Les effectifs féminins ont augmenté de +105% en un an.

 

Source : Focus Emploi-Formation Bretagne

La Cyber, une spécificité bretonne, et notamment rennaise

En 2021, près de 4 300 personnes travaillent, dans la métropole rennaise, dans la cybersécurité et l’emploi progresse régulièrement (+7,5 % par an). Mais, en cyber comme dans le numérique, les candidats manquent. Selon l’Insee, entre 2021 et 2025, 1 800 personnes, dont 70 % de cadres, devront être recrutées pour travailler dans les entreprises présentes sur le territoire de Rennes métropole.

Si les emplois et l’offre de formation sont plus présents à Rennes métropole qui s’inscrit, tant au niveau national qu’européen comme une place forte de la cyber, Vannes, Lannion et Brest ne sont pas en reste. Cette offre globale fait de la Bretagne, selon Loïg Chesnais-Girard, le président du Conseil régional, « la région la plus engagée dans la cybersécurité après Paris ».

Pour répondre à ces besoins de talents, la Région Bretagne ouvrira, cette année, un Campus Cyber qui fédérera les compétences et pourra créer, si besoin, les cursus manquants.

Aller plus loin

Chiffres clés de l’emploi et de la formation au numérique en France

Publié le  
Observatoire GEN_SCAN, 2023

Le Mooc « Recruter les femmes dans le numérique »

Publié le  

Les ressources proposées par Pôle emploi dans le cadre de la Semaine nationale des métiers du numérique

Publié le  

L’observatoire régional des compétences numériques d’ADN Ouest

Publié le  

Difficultés de recrutement de cadres par région et fonction : des difficultés qui n’épargnent aucun territoire

Publié le  
Apec, 11/2022 – des données bretonnes à partir de la page 13