Marché du travail. Vers une dégradation en automne

Alors que la France a perdu, selon l’Insee, près de 600 000 emplois au second semestre 2020 et que la France compte, en juillet, au total 6,1 millions de chômeurs (4 millions en catégorie A), les prochains mois sont pronostiqués difficiles. L’automne devrait voir s’accélérer le rythme des plans sociaux. Ceux dévoilés cet été auraient déjà supprimé près de 50 000 emplois. Ce chiffre, conséquent, est un peu contenu par la mise en place de l’activité partielle. Et les prévisionnistes craignent aussi des défaillances d’entreprise en chaîne après le 31 décembre.

Si, selon un sondage de PageGroup, 51 % des sociétés prévoyant de recruter cette année ont toujours cette intention, David Beaurepaire, directeur délégué d’Hellowork, rappelle qu’il faut que « les compétences et lieux de travail répondent à des attentes ». Les salariés de l’aéronautique ne seront pas directement transférables vers des secteurs porteurs tels que le e-commerce, les services à la personne ou la santé. Patrick Artus, économiste chez Natixis craint que cette distorsion n’alimente un chômage structurel élevé.

Les personnes les plus menacées sont les travailleurs les moins qualifiés et les jeunes qui débutent leur insertion professionnelle. Gilles Gateau, directeur général de l’Apec indique que le nombre de jeunes souhaitant un accompagnement dans leurs recherches d’emploi a doublé, voire même triplé, au cours des dernières semaines.