Le point sur la situation des seniors

Selon la Dares, l’an dernier, 75 % des 55-59 ans étaient en emploi, comme 35,5 % des 60-64 ans et 8,6 % des 65-69 ans. Avec un taux d’emploi de 56 % pour les 55-64 ans, la France est en deçà de la moyenne européenne (60,5 %) mais aussi des niveaux de l’Allemagne (71,8 %), de la Suède (76,9 %) ou du Portugal (63,4 %).

Les seniors français sont toutefois plus souvent en poste que leurs pairs italiens (53,4 %), roumains (45,6 %) ou espagnols (55,8 %). Mais les écarts se creusent avec l’âge : si le taux d’emploi des 55-59 ans reste dans la moyenne européenne, celui des 60-64 ans décroche, observe Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Les seniors sont en fait plus impactés par le chômage. Toutes catégories confondues, près d’un million de personnes entre 55 et 64 ans sont enregistrées à Pôle emploi. Leur durée d’inscription est plus longue : 805 jours en moyenne, contre 370 jours tous âges confondus. Résultat : deux Français sur trois arrivent à l’âge de la retraite sans emploi.

Cette situation engendre, selon une étude de la chaire Transitions démographiques, transitions économiques (TDTE), « une perte d’opportunités de croissance, mais aussi […] un déficit accru des régimes de retraite, un accroissement des coûts du chômage, de la santé et de la dépendance ». Comment faire, alors, pour améliorer le taux d’emploi des seniors sachant que, selon Benoit Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH (ANDRH), « l’âge est la première discrimination à l’embauche » ? Faut-il créer, sur le même principe que l’Index de l’égalité professionnelle, un Index senior, comme le suggère Elisabeth Borne ?

Pour Olivier Dussopt, ministre du Travail, « les entreprises et les branches professionnelles doivent résolument s’engager ».

 

Source : Le Télégramme, 10/10/22 ; Les Echos, 11-14-19/10/22 ; Ouest-France, 22/10/22