Jeunes. Une insertion professionnelle complexifiée par le Covid-19

Cet automne, 750 000 jeunes nouveaux diplômés vont entrer sur un marché du travail très dégradé. Le taux de chômage des moins de 25 ans est de 26,6 % au 2e trimestre 2020. Comment s’insérer dans ce contexte économique trouble, alors que le nombre d’offres d’emplois cadres pour débutants a régressé de 41 % en 1 an au 1er semestre 2020 (contre 30 % pour l’ensemble des annonces) et que les perspectives d’expatriation sont closes ?

Sébastien Sanchez de page Personnel indique que la santé, le e-commerce et la high-tech sont les secteurs qui résistent le mieux, contrairement au conseil en management et en stratégie. Alors que ce secteur attire historiquement entre 15 % et 35 % des élèves des grandes écoles, il a subi un recul, historique, de 15 % de son chiffre d’affaires et la moitié de ses acteurs ont encore recours au chômage partiel, précise Matthieu Courtecuisse, président du Syntec Conseil. Bilan : seuls 10 % des cabinets recrutent de nouveau. 

Les jeunes codeurs ou ingénieurs informatiques ou développeurs ou data scientist s’insèreront sans peine, mais pas auprès des acteurs du conseil en technologie. Alors qu’ils recrutaient près de 10 000 ingénieurs nouvellement diplômés, les projets de recrutements sont divisés par deux, avertit Soumia Malinbaum, présidente de la commission formation au Syntec Numérique. 

L’insertion professionnelle sera également compliquée pour ceux qui se destinaient aux métiers de l’hôtellerie-restauration, du tourisme, de la communication ou de l’évènementiel, secteurs encore durement éprouvés.

Quant aux bacs +2 et BTS des fonctions commerciales et comptables, rapidement opérationnels, ils restent très demandés.

Face à cette contraction du marché du travail, certains jeunes choisissent de poursuivre leurs études, d’autres, ingénieurs aéronautiques par exemple optent pour la réorientation, d’autres réalisent des stages supplémentaires. Mais, en retardant leur entrée sur le marché du travail, ils risquent de se retrouver en concurrence avec les diplômés de la prochaine promotion… Les jeunes les moins qualifiés seront les plus pénalisés.

Le plan « 1 jeune 1 solution » et le plan apprentissage inciteront les entreprises à recruter des jeunes mais, rappelle Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Ile-de-France, « pour recruter des jeunes, les chefs d’entreprise doivent avoir confiance dans la reprise économique ». Fait notable, le Club Med reprend ses recrutements et annonce recruter 2 000 personnes pour sa saison d’hiver.