IAA. Mobilisés, les salariés bretons espèrent reconnaissance et revalorisation salariale

Plus de 1 000 entreprises agroalimentaires sont présentes en Bretagne. Travaillant dans des secteurs prioritaires, leurs 59 000 salariés, mobilisés, poursuivent très majoritairement le travail (à peine 10 % d’absentéisme). Même s’ils craignent d’être contaminés par le Covid-19 en raison de la fréquentation des vestiaires et du difficile respect de la distanciation sociale sur les postes de travail.

Marie-Jeanne Menier, syndicaliste CFDT à la Cooperl indique : « nous n’avons pas le choix de nous arrêter de travailler, on sait que nos entreprises sont prioritaires et qu’il faut nourrir la population. Ce qu’on aimerait, c’est un peu plus de reconnaissance pour nos métiers, qui n’ont pas toujours une belle image ».

Les salariés du secteur espèrent bénéficier de la prime de 1 000€ destinée aux travailleurs sanitairement exposés. La Cooperl verse, chaque mois, 200 euros de plus aux salariés présents, Altho, le fabricant de chips, prévoit une prime de 1 000 euros pour tous ses salariés. Mais l’idée d’une prime ne fait pas l’unanimité. Marie Kieffer, directrice de l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (Abea) la juge « contre-productive ». Selon elle, « l’objectif du moment est surtout de protéger la santé des salariés. On fera les comptes après la crise ». Thierry Gourlay, de la CGT, estime que cette prime a même un effet pervers, poussant les salariés fragiles à reprendre quand même le chemin du travail pour la percevoir.

Eric Mignon, expert de l’agroalimentaire au sein du cabinet Syndex, spécialiste de l’accompagnement des salariés, constate que le droit de retrait a été jusque-là peu utilisé car il implique des pertes de salaire beaucoup trop importantes pour des salariés qui perçoivent, en moyenne, 1 300 euros mensuels.

Thierry Gourlay et Xavier Riou, de la CFDT, appellent, après la pandémie, à des négociations de filière pour revaloriser les salaires du secteur.