Fonderie. Nécessaire mutation pour s’adapter à la mobilité décarbonée et sauver 5 200 emplois

Selon une étude du cabinet Roland Berger, la contraction du marché engendrerait, d’ici à 2030, la destruction de 39 % des emplois dans les fonderies, soit 5.200 des 13.500 salariés. Cette prévision pourrait même se réaliser plus tôt, en 2025, en raison de la crise sanitaire. Mais une action concertée de l’Etat, des donneurs d’ordre et des fondeurs pourrait sauver 2 900 emplois en diversifiant les fonderies de fonte (qui travaillent pour les moteurs diesel) vers la fonte d’aluminium à basse et haute pression. 

La France compte 380 fonderies qui ont réalisé, au total, en 2019, un chiffre d’affaires de 5,1 milliards d’euros. L’Hexagone effectue 12 % de la production européenne, ce qui le place à la 3e place des pays européens. Les fonderies automobiles sont à la croisée des chemins, du fait de la fin programmée des moteurs diesel et de la mobilité décarbonée.

L’incertitude est grande pour les fonderies Jinjiang SAM dans l’Aveyron, FVM en Meurthe-et-Moselle, MBF Aluminium dans le Jura, la Fonderie du Poitou Fonte dans la Vienne et les Fonderies de Bretagne dans le Morbihan. Le site morbihannais se cherche un avenir depuis que Renault a envisagé sa fermeture, en mai dernier. Une revue stratégique, lancée depuis l’annonce du constructeur, doit l’aider à se diversifier et à pérenniser son activité jusqu’en 2025-2030. Elle associe les syndicats de salariés, Renault et les pouvoirs publics (Conseil régional de Bretagne, Lorient Agglomération, ville de Caudan et préfecture du Morbihan).