FNE-Formation. Pas utilisé à la hauteur des besoins et des enjeux

Lors d’un échange avec l’Association des journalistes de l’information sociale, Elisabeth Borne, ministre du Travail s’est dite « […] pas très enthousiasmée de l’usage qui est fait des crédits du FNE-formation », ce dispositif de formation, financé par l’Etat, doté d’1 milliard d’euros, pour les salariés placés en activité partielle.

Alors que de mars à mai plus de 7 millions de personnes ont eu au moins 1 jour de chômage partiel, seuls un peu plus de 330.000 salariés ont bénéficié du FNE-Formation pour 330 millions engagés. Les coûts pédagogiques étaient pourtant, à cette période, pris en charge à 100 %. Et il y a encore moins de salariés placés en activité partielle de longue durée (APLD) qui ont été formées via le FNE. Bilan, le FNE-Formation ne sert pas à son objectif premier : « préparer les salariés aux défis de demain », déplore-t-elle.

Plusieurs raisons expliquent cette situation. Opérationnelles, d’abord. Durant le premier confinement, seules les formations à distance étaient possibles, limitant l’éventail des possibles. D’autre part, si les Opco gèrent les demandes, ils ne conseillent que les entreprises de moins de 50 salariés. Conceptuelle ensuite. Le placement en activité partielle place le dirigeant dans une situation de gestion de l’urgence, pas dans celle d’une réflexion sur l’évolution des compétences de ses salariés.

Au vue de ce constat mitigé, Elisabeth Borne envisage de « resserrer les critères d’accès au FNE ». De peut-être limiter la prise en charge aux seules formations certifiantes.