Enseignement supérieur. Un niveau de connaissances en berne

Si la présence des étudiants aux examens s’est maintenue (+3 % d’absents seulement par rapport à l’an passé), les enseignants découvrent la baisse du niveau des connaissances, à la fin de ce premier semestre.

Les devoirs « faits à la maison sont meilleurs » mais les enseignants sont particulièrement surpris du bas niveau des devoirs réalisés en présentiel ou à distance en temps imparti. Le président de l’université de Rouen, Joël Alexandre, juge le niveau « globalement inférieur à d’habitude ». Quant à Nelly Ferreira, doyenne de la faculté de droit de l’université de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), elle alerte sur des « résultats assez mauvais, voire catastrophiques ». Si à Sciences Po, les résultats sont « similaires » à 2020, Pierre Mathiot, le directeur, avoue des « sujets adaptés » et « des consignes de mansuétude passées aux enseignants ».

Le tout à distance révèle ses failles : attention volatile, transmission altérée… « y compris quand le distanciel est robuste et de qualité » et même quand l’apprenant est un sujet à l’aise avec les savoirs. La dynamique collective autour des savoirs est aussi en péril.

Il n’y a pas de décrochage pour l’instant, ou alors limité, mais les responsables pédagogiques s’inquiètent des « dégâts » à venir, notant une baisse d’assiduité, avec des étudiants qui ne se connectent plus aux cours, des mails sans retour. Un constat particulièrement prégnant chez les « première année ».

De leur côté, les enseignants constatent des retards dans leur programme, ils n’arrivent pas à avancer aussi vite en visio, et des retards dans les apprentissages « même chez ses étudiants les moins fragiles ».