Egalité professionnelle. Quelle place pour les femmes dans les instances dirigeantes des entreprises ?
Quel bilan tirer, 10 ans après l’adoption de la loi Copé-Zimmermann, de l’introduction d’un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des entreprises ? Selon l’étude du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH), la part des femmes dans les conseils d’administration des entreprises du CAC 40 a plus que doublée. Elle est passée de 20,6 % en 2011 à 44,6 % en 2020. Et est actuellement de 45,2 % au sein des entreprises du SBF 120. Grâce à cette loi, la France est devenue le bon élève européen, devançant même la Norvège qui a instauré des quotas depuis 2003. Mais, pour autant, la répartition des tâches au sein des CA reste parfois très genrée.
Au vu de ces résultats encourageants, le HCEFH appelle à poursuivre « cette dynamique de quotas au sein des comités exécutifs et de direction ». Il propose d’appliquer un quota de 20 % de femmes dans 3 ans et de 40 % dans 6 ans. Cette stratégie permettrait de briser « le plafond de verre ». Et de « parvenir à une égalité professionnelle réelle entre les femmes et les hommes ».
Car, en 2020, seules 21 % de femmes sont dans les comités exécutifs et de direction des entreprises du SBF 120. Et seule une entreprise du CAC 40, Engie est dirigée par une femme. Très peu de femmes président des conseils d’administration, hormis chez Legrand, Vallourec et Sodexo.
Elisabeth Borne, ministre du Travail, admet qu’il « reste encore beaucoup à faire sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes » et assure avoir des propositions pour aboutir à un « meilleur équilibre entre les femmes et les hommes dans les fonctions de direction des entreprises ». Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, favorable à la démarche, souhaite le dépôt d’une proposition de loi en mars. Le Medef, pour sa part est plus réservé sur les quotas dans les Codir et Comex.