Egalité professionnelle. Bientôt des quotas dans les Codir et Comex ?

Dans un rapport, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) propose de conditionner l’obtention des financements publics à des critères de mixité au plus haut niveau. Il recommande également d’instaurer des quotas de genre dans les comités de direction (Codir) ou comités exécutifs (Comex). L’objectif : permettre aux femmes de percer le plafond de verre et de s’élever dans la hiérarchie.

Le HCEFH espère atteindre, d’ici 2024, 40 % des dirigeantes dans les Comex ou Codir de plus de 8 membres, avec une étape à 20 % en 2022. Si le comité compte moins de 8 membres, une femme devra y siéger en 2022 et, en 2024, chaque genre devra y être représenté « avec un écart maximal de 2 représentants en 2024 ».

La marche est haute. Selon l’institut Ethics & Boards, la part des femmes dans les Comex des entreprises du CAC 40 était de 7,3 % en 2009 et de 18,2 % en juillet 2019. A ce rythme de progression, il faudrait donc 33 ans pour atteindre la parité. 20 % des groupes du SBF 120 ne comptent que des hommes dans leur premier cercle de pouvoir, dont 5 sociétés du CAC : ArcelorMittal, Bouygues, STMicroelectrnics, Vinci et Vivendi.

Si la loi Copé-Zimmermann de 2011 sur la féminisation des conseils d’administration des entreprises du CAC 40 a porté ses fruits (taux de féminisation de 10,3 % en 2009 contre 44,6 % actuellement), elle « n’a pas eu d’effet de ruissellement sur les instances de direction. C’est la suite logique que nous proposons », indique Agnès Arcier, présidente de la commission « parité » au sein du HCE.