Vie politique. Où sont les femmes ?
Leïla Morvan analyse la place des femmes en politique au national et en Bretagne. En 2014, la France comptait 16 % de femmes maires : 13,4 % dans les communes de 1 000 habitants et plus, 17,6 % dans celles de moins de 1 000 habitants. 30 à 47 % d’adjoints sont des femmes. Mais, au sein des exécutifs communautaires, 92 % des présidents et 81 % des vice-présidents sont des hommes. Pourquoi une telle situation ?
D’une part, parce que 83 % des têtes de liste sont des hommes. Et si, toutes communes confondues, 84 % des maires sont des hommes, 72 % des premiers adjoints le sont aussi… Par ailleurs, les femmes obtiennent souvent des délégations moins valorisées correspondant à leurs compétences dites innées (famille, éducation, enfance…) alors que les hommes décrochent les finances, l’urbanisme, les ressources humaines… Des postes jugés plus prestigieux.
Les femmes prennent également en charge plus de 70 % des tâches domestiques et familiales, ce qui libère du temps aux hommes souhaitant s’investir en politique. « Une fois élues, ce travail domestique continue d’entraver le parcours de ces femmes », note Leïla Morvan. Par ailleurs, comme pour les hommes, le mandat de maire est souvent incompatible avec un travail à temps plein. Enfin, les femmes doivent lutter contre les stéréotypes sexistes, voire les comportements et violences sexistes.
Les femmes pourraient s’investir davantage en politique s’il existait une obligation d’alternance stricte femmes-hommes dans les conseils municipaux ou si la parité était obligatoire dans toutes les communes (74 % d’entre elles ne sont pas concernées par cette obligation). Ces mesures permettraient « de placer des femmes premières adjointes. Elles seront ainsi plus facilement identifiées comme potentielles candidates à la fonction de maire ». Travailler à l’attractivité du mandat de maire, créer des réseaux d’élues et de citoyennes pour susciter des vocations… sont d’autres pistes qui concourraient à une féminisation de la vie politique.