Travail temporaire. Secoué par la crise, le secteur accompagne les reconversions

L’an dernier, le travail temporaire a reculé de 23,6 %. En 2020, le secteur employait 594 000 intérimaires, un chiffre qui a « effacé la croissance observée du travail temporaire entre 2016 et 2018, le rétrogradant au niveau de 2015 », analyse Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’Emploi. Le secteur a été « dynamisé par le transport et la logistique qui ont été mis à contribution pour répondre à la demande du e-commerce. 

Par ailleurs, le développement massif du télétravail a freiné le recours à l’intérim, la prise de poste à distance étant plus complexe. Aucun niveau de qualification ou régions n’échappe à ce mouvement de recul, bien qu’il ne se soit pas manifesté de la même façon dans tous les territoires. La baisse du travail temporaire breton est de 19,2 % quand elle a été de 28,9 ¨% dans le Grand-Est.

Au-delà de la mise en relation des compétences d’intérimaires et des besoins des entreprises, les sociétés d’intérim doivent, selon Alexandre Viros, président d’Adecco France The Adecco Group, »repenser leur rôle et la formation en est la clé de voûte ». Le secteur souhaite créer des passerelles entre les secteurs les plus touchés par la crise et ceux qui recrutent. Ce sont par exemple des serveurs qui, las d’attendre la réouverture des bars et restaurants, souhaitent se reconvertir. Le CDI apprenant, le CDI Intérimaire et le CDI à temps partagé à fin d’employabilité sont des leviers de transformation et de sécurisation. L’an dernier, plus de 102 000 CDI Intérimaire ont été conclus.