Travail dissimulé. 2,5 millions de personnes concernées en France

Selon un rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) publié par France Stratégie, le travail dissimulé c’est à dire « toute activité rémunérée de nature légale mais non déclarée aux pouvoirs publics » concerne 2,5 millions de personnes en France. Qui sont-elles ? Plutôt des jeunes, peu qualifiés ou des seniors en situation de précarité économique. Les chômeurs et les travailleurs indépendants sont également particulièrement exposés.

Les secteurs y ayant le plus recours sont l’hôtellerie-restauration, le commerce de détail alimentaire, le BTP, le gardiennage, l’agriculture et les services à la personne.

Le travail dissimulé prend plusieurs formes. Celle dite classique de dissimulation d’activités, d’emploi salarié, de faux statuts. Celle liée à l’économie des plateformes numériques et de l’économie collaborative. Et la fraude aux travailleurs détachés.

L’Acoss estime entre 4,4 et 5,7 milliards d’euros les préjudices pour les comptes publics et le système de protection sociale. Mais la facture est encore plus lourde si l’on prend en compte les entreprises pour lesquelles le rapport avance un dommage compris entre 11 et 16 milliards d’euros, voire 30 milliards. Et les pertes (protection sociale, congés, retraite, formation…) sont encore plus grandes pour les salariés concernés, d’autant plus que ce sont souvent déjà les plus fragiles.

Le COE estime que le poids de l’économie souterraine française représente 12,3 % du PIB national, loin derrière l’Autriche (6,7 %) mais devant la Grèce (20,8 %).