Transmission d’entreprises. Recul des cessions de PME

Selon l’Observatoire de la BPCE, en France, les cessions-transmissions d’entreprise ont diminué d’un tiers en 3 ans. En 2016, 51 000 opérations ont eu lieu contre 76 000 en 2013. Toutes les tailles d’entreprises sont concernées par ce recul, « qui se poursuit sur 2017-2018 » selon Alain Tourdjman, directeur des études économiques et de la prospective chez BPCE. 

La dégradation est plus marquée dans les services aux particuliers, le commerce de gros et l’industrie, notamment la construction et les transports. Géographiquement, les Hauts-de-France, l’Ouest et l’Outre-mer accusent les plus fortes baisses.

Cette situation inquiète car elle contraste « avec les moyennes enregistrées les années précédentes ». Elle serait la conséquence, selon Alain Tourdjman, « de la loi Hamon, qui, en obligeant l’employeur à informer les salariés en cas de cession, entrave le processus ; [de] la croissance faible de 0,7 % sur 2012-2015 et [de] la primauté donnée [en France] à la création d’entreprise plutôt qu’à la reprise ».

L’étude montre néanmoins que la transmission familiale est la seule catégorie d’opération à se maintenir, voire à se développer (22 % de cessions en 2016 contre moins de 17 % en 2013). Elle représente même le tiers des opérations totales dans le Haut-Rhin, l’Yonne, le Jura ou les Pyrénées orientales. Cependant, les cessions des grosses entreprises familiales régressent, questionnant « sur les problématiques familiales, sur l’amélioration de la gouvernance et de l’équilibre du pacte d’actionnaires », souligne Alain Tourdjman.

A noter que les cessions d’entreprises régressent aussi à mesure que le dirigeant vieillit. « En 2023, 10 % des dirigeants auront plus de 66 ans », précise Nicolas Namias, directeur général finance et stratégie chez BPCE. Cette situation est encore plus préoccupante dans « la diagonale du vide » allant du nord-est au sud-ouest et dans le sud-est ou 1/4 des PME sont dirigées par des patrons de plus de 65 ans.