Territoire zéro chômeur de longue durée. Evaluation de l’expérimentation

Expérimentée depuis 2 ans dans 10 territoires, dont l’Ille-et-Vilaine, la démarche « Territoire zéro chômeur de longue durée » (TZCLD), portée par l’association ATD Quart Monde, vient d’être évaluée à mi-parcours (elle court jusqu’en 2021). Les rapports de l’Igas-IGF, du comité scientifique associé à l’expérimentation et de l’association éponyme ont été remis à Muriel Pénicaud, ministre du Travail.

Si les rapports de l’Igas-IGF et du comité scientifique pointent l’amélioration de la situation personnelle et professionnelle des 770 bénéficiaires employés dans une trentaine d’entreprises à but d’emploi (EBE), ils mettent également en lumière des modifications nécessaires avant d’envisager une extension du dispositif à d’autres territoires. Ils invitent à un meilleur ciblage des bénéficiaires, nombre d’entre eux ayant été embauchés alors qu’ils étaient déjà en partie en activité. Et pointent l’absence de management intermédiaire, la possible concurrence de certaines activités avec le secteur privé ou public, l’insuffisance des moyens des EBE lors de leur lancement…

Laurent Grandguillaume, ex-député PS qui a poussé la démarche au Parlement et président de l’association TZCLD, confirme que « de nombreux points d’amélioration » ont été identifiés. Mais sa perception de la viabilité économique des EBE et des économies réalisées pour les finances publiques diffère nettement de celles des 2 autres évaluateurs. Ces derniers estiment à 26 000€ le coût annuel d’un bénéficiaire d’EBE à temps plein contre 18 000€ initialement prévus. Louis Gallois, président du fonds d’expérimentation réfute ces chiffres. Il invite les évaluateurs à prendre en compte les gains associés (économies sur les dépenses de santé…) à l’entrée dans une EBE car, plaide l’association « l’approche individuelle du coût de la privation de l’emploi ne doit pas faire oublier que la poursuite de l’expérimentation est avant tout un projet de société ».

Muriel Pénicaud a annoncé qu’elle se prononcerait en janvier, sur la base d’un « diagnostic partagé » sur la suite de l’aventure.