Reconversion. Les militaires blessés, un vivier méconnu des entreprises

Entre 12 000 et 15 000 militaires se reconvertissent chaque année dans le privé. Mais que deviennent les soldats blessés, physiquement ou psychologiquement, au combat ? Fabrice de Chaignon, secrétaire général du comité de liaison défense du Medef explique qu’on « se préoccupe plus de ce sujet aujourd’hui car le nombre de blessés a augmenté ces dernières années du fait de la multiplication des conflits en opérations extérieures. Nous avons par ailleurs une meilleure connaissance du stress post-traumatique et des moyens de le soigner. Ce n’est plus un sujet tabou ».

Fin mars, le Medef a donc organisé un colloque sur le sujet. 300 dirigeants de grands groupes et de PME y ont participé. Cet évènement sera dupliqué en région. Bordeaux ouvre le bal, en octobre. L’organisation patronale a également publié un guide pour aider les entreprises à embaucher ces anciens militaires.

S’il est difficile de dénombrer les soldats blessés, la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (Cabat) indique accompagner 1 100 personnes sur une durée de plus de 6 mois. 65 % d’entre elles sont en état de stress post-traumatique. Elles sont plus enclines à travailler dans le privé que les soldats blessés physiquement, qui sont 80 % à vouloir rester dans l’armée. En 2017, l’accompagnement de la Cabat a permis à 27 personnes de décrocher un CDI.

Le guide et le colloque du Medef ont pour ambition de faire prendre conscience aux entreprises du vivier, souvent méconnu, de compétences que sont les anciens militaires. Si la première motivation de recrutement tient au fait d’atteindre le quota obligatoire de 6 % de personnes en situation de handicap, très vite, « leur sens du collectif, de la mission » séduisent. Ces anciens militaires sont par ailleurs « de bons futurs managers ».