Rapport. Industries navales et nautiques en Bretagne : panorama à 360°

Le Conseil économique, social et environnemental régional de Bretagne (Ceser) brosse un portrait détaillé des industries navales et nautiques en Bretagne ; leur rôle dans la réindustrialisation de la région, les compétences sur le territoire, les enjeux et les perspectives de développement. Il formule onze préconisations pour une feuille de route.

Des activités industrielles diversifiées et complémentaires

La construction et la réparation navale occupent une place particulière dans notre région du fait de sa maritimité. Les activités couvrent une succession d’opérations diversifiées de la conception à la construction et la maintenance, jusqu’à la déconstruction. Différents types de navires sont concernés : des bâtiments militaires, des navires de travail, des bateaux de plaisance. Le tissu industriel régional est constitué d’entreprises artisanales, de PME spécialisées et de grands groupes.

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La Bretagne est la première région navale française, avec 22% des effectifs métropolitains (emplois directs) pour 136 entreprises.

Compétences, savoir-faire, offre de formation : des atouts reconnus

Les filières navales et nautiques de Bretagne représentent près de 15 000 emplois. Industries de main-d’œuvre, elles regroupent plus d’une centaine de métiers, répartis entre la production, l’ingénierie et les fonctions supports : architecte naval, ingénieur acousticien, soudeur, métallier-charpentier, mécatronicien, technicien composite… C’est donc une palette de métiers et de profils variés qui intervient dans le cycle de vie d’un navire.

L’offre de formation initiale et continue, prépare à tous les niveaux de formation (du CAP au Bac + 5) sur l’ensemble des métiers.

Le Campus des métiers et des qualifications des industries de la mer (CMQ IndMer) recense 225 formations initiales dans les domaines naval et nautique en Bretagne. Parmi les formations inventoriées par le CMQ IndMer, 38% sont accessibles en apprentissage.

Pour autant, le campus national des industries navales (CINav), identifie une trentaine de métiers en tension qui inquiètent particulièrement les entreprises du secteur naval et nautique.

La mission du CINav s’articule autour de trois axes : la promotion et l’attractivité des métiers, l’ingénierie de formation pour donner une coloration maritime plus affirmée aux formations existantes, la préparation de l’avenir en construisant, avec des partenaires, des projets innovants pour une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Au final, la Bretagne est dotée d’un riche écosystème de formation dynamisé par une synergie d’industriels, d’organismes de formation et de campus des métiers.

Quatre défis pour réussir les transitions écologiques et industrielles

Intégrer les transitions sociales et environnementales suppose une mobilisation collective et une intervention coordonnée des acteurs publics et privés autour de quatre grands défis.

  • Faire filière : un défi économique
    • Se fédérer autour d’une stratégie de filière plurielle pour engager les transitions
    • Promouvoir une chaîne d’achat et de sous-traitance responsable et solidaire
  • Innover au service de la transition énergétique : un défi écologique
    • Créer et soutenir les solutions décarbonées pour la construction et le transport
    • Explorer les réponses transitoires de réduction de la consommation de la flotte
  • Maintenir et développer les compétences : un défi social
    • Anticiper les besoins de main d’œuvre et les accompagner
    • Poursuivre l’amélioration des conditions d’emploi et l’attractivité des métiers
  • Renforcer les conditions d’accueil des industries navales et nautiques : un défi territorial
    • Optimiser le foncier portuaire
    • Penser un réseau d’infrastructures de demain
    • Créer les conditions d’acceptabilité des industries navales et nautiques au travers d’un débat territorial

Les préconisations du Ceser pour l’attractivité des métiers

Plusieurs pistes sont proposées pour inscrire les industries navales et nautiques dans le développement régional. Il s’agit de « conforter, développer et valoriser ces industries singulières et stratégiques en Bretagne pour en faire un moteur puissant, créateur d’emplois qualifiés et pionnier de la transition énergétique et écologique ».

Le Ceser formule onze préconisations à mettre en œuvre. Parmi celles-ci, deux préconisations sont centrées sur l’enjeu des compétences et de l’orientation des jeunes.

  • Faire de l’offre de formation régionale un facteur d’attractivité et d’ancrage des industries navales et nautiques.
    Le CESER suggère que les politiques régionales de formation intègrent un volet spécifique « formations maritimes, navales et nautiques » avec notamment la réalisation d’une cartographie de l’évolution des besoins en compétences et en formation dans le contexte de la transition énergétique et écologique. 
  • Créer les conditions pour que les jeunes filles et garçons s’orientent vers ces métiers et formations.
    Cette préconisation insiste sur la nécessité de renforcer la visibilité des métiers et formations et en améliorer la communication :  temps d’immersion pour les enseignants et formateurs ; actions de promotion et de féminisation de ces métiers pour le public jeune et les familles….

Enfin, il est souhaité un plan d’actions visant à soutenir le développement de l’alternance en mobilisant les partenaires publics et privés.

Une conférence est organisée à Brest Business School, le mardi 6 juin de 17 h 30 à 19h, en présence des rapporteurs de l’étude du Ceser.

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