Prêt de main-d’oeuvre. Une solution intéressante, mais encore peu utilisée, pour traverser la crise

Pendant la crise sanitaire et le confinement, le Gouvernement a remis sous les feux de la rampe le dispositif de prêt de main-d’oeuvre entre entreprise qui consiste, pour les salariés volontaires d’une entreprise avec une forte réduction d’activité, à temporairement travailler dans une entreprise rencontrant un surcroît d’activité.

Les salariés perçoivent, par leur entreprise d’origine, leur salaire habituel et leur contrat de travail est inchangé. Le dispositif permet aux entreprises demandeuses de faire face à une intensification de leur charge de travail sans avoir à embaucher dans une période incertaine. Il permet aussi à l’Etat de ne pas avoir à payer d’activité partielle de longue durée pour les salariés volontaires qui améliorent leur employabilité.

Afin de séduire, le Gouvernement a même assoupli, en juin, les règles d’utilisation jusqu’au 31 décembre 2020. Car, pour l’instant, le prêt de salarié reste peu utilisé. Pour Charles Bardon, directeur région Ouest chez HR consultancy partners, cabinet qui a mis en place en 2019, une plateforme de prêt, la création d’une « incitation fiscale ou financière » augmenterait le nombre d’entreprises prêteuses. Ces dernières, frileuses, craignent que leurs salariés prêtés ne soient débouchés par leur employeur temporaire. C’est pourquoi « les opérations collectives, mises en place par un groupe d’employeurs, un club, une fédération professionnelle, marchent mieux », précise-t-il.

L’UIMM propose une plateforme de prêt de salariés. Des collectivités également, à l’image du Conseil régional des Pays-de-la-Loire.