PIC. Un rapport d’évaluation pointe des effets modérés sur l’accès à la formation

Le rapport détaille l'impact réel du PIC

Lancé en 2019, le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) n’aurait pas eu, jusqu’à présent, d’impact significatif sur l’accès à la formation des demandeurs d’emploi très éloignés du marché du travail, selon le comité scientifique chargé d’évaluer ce dispositif. Ce plan, doté de près de 15 milliards d’euros sur 5 ans, doit aider à former 1 million de chômeurs très peu qualifiés et 1 million de jeunes éloignés du monde du travail. Mais la crise sanitaire de 2020 a freiné la dynamique (-21 %) de l’année précédente avec 1 million d’entrées en formation.

En 2020, le nombre de formations proposées s’est maintenu grâce au Compte personnel de formation (CPF), dispositif facilement activable et mobilisable par les chômeurs. Mais les objectifs poursuivis sont différents : le CPF propose plutôt des formations courtes tandis que le PIC permet d’accéder à des formations certifiantes et plus longues.

Les effets du PIC sur les personnes éloignées de l'emploi

Il facilite leur accès à la formation : elles ont désormais 11 % de chances supplémentaires de bénéficier de formations dans l’année qui suit leur perte d’emploi, soit 3 points de plus qu’auparavant. Mais cette amélioration concerne indistinctement les chômeurs qualifiés ou non qualifiés. Ces derniers sont pourtant la cible du PIC.

Il n’améliore pas leur accès aux formations certifiantes car de nombreux freins (sociaux, psychologiques) perdurent, analyse Carole Tuchszirer, vice-présidente du comité et chercheuse au Lise et au Centre d’études de l’emploi et du travail (CNAM).

Les formations « PIC » améliorent de 7 points la probabilité de retrouver un emploi. Mais ce score est identique à celui de tous les plans précédents.
En conclusion, « le déploiement du PIC […] ne semble pas avoir vraiment réduit les inégalités d’accès [des publics les plus fragiles] aux formations ». Son principal intérêt serait, à ce stade, le nombre très conséquent de chômeurs qu’il touche en raison des investissements massifs dont il dispose.