Numérique. Il révolutionne l’hôpital
Depuis 2013, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) utilise Orbis, un logiciel où tout le personnel (60 000 utilisateurs sur 39 établissements) renseigne la prise en charge des patients. Cet usage du numérique révolutionne l’hôpital, les métiers et les pratiques, comme le confirme une étude de la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP). Les applications du numérique varient cependant selon le métier.
Pour les infirmières et aides-soignants, il sera avant tout une aide pour lever le patient avec un exosquelette alors que les radiologues pourraient disparaître, remplacés par les robots et leur capacité d’analyse des images. Pour les autres médecins, l’étude souligne qu’ils « pourraient voir leur métier fortement impacté, tant au niveau des tâches administratives qu’au niveau du suivi du patient, de l’intervention médicale et chirurgicale mais aussi de la prévention ». 14 leviers d’action sont identifiés dans l’étude.
Toutefois, des limites au numérique subsistent. Il faut d’abord que les médecins et personnels soient formés aux nouveaux outils. « Les chirurgiens, par exemple, n’opéreront plus directement, mais ils vont guider le bras du robot qui opère. Pour le faire, il faut être expert », détaille Sandra-Jeanne Lara-Golliot, directrice de projet de la DITP. L’essor du numérique implique aussi de questionner les pratiques de la fonction publique hospitalière. Quel sera le lien avec le patient en télémédecine ? Comment préserver les dossiers médicaux partagés des accès abusifs ? Autant de questions qu’il faudra trancher avant de finaliser le chantier numérique du système de santé. Il devrait donner naissance, à terme, à une plate-forme numérique centrée autour du patient.