Numérique. Coup de projecteur sur Numéric’Emploi, un dispositif de Grand Est

Depuis 6 ans, la région Grand Est expérimente, dans le cadre du pacte productif gouvernemental, Numéric’Emploi, un dispositif porté par le Syntec Numérique, des organisations professionnelles locales (Rhénatic, Cinov, E-nov Campus), Pôle emploi et le Conseil régional. Il permet la reconversion, dans le numérique, de chômeurs. Chaque année, près de 500 personnes en ont bénéficié, essentiellement en Alsace.

Pendant 3 mois, elles ont suivi une formation aux métiers du développement de logiciels ou web. 8 sur 10 ont été embauchées, « essentiellement en CDI », précise Neila Hamadache, déléguée à la formation du Syntec Numérique. Cette démarche d’aide à la reconversion permet de pallier le déficit d’informaticiens formés, estimé chaque année à environ 465 dans le Grand Est.

La réussite du dispositif tient à plusieurs facteurs. D’une part, tous les partenaires définissent les contenus des formations. D’autre part, les acteurs publics laissent une place aux entreprises et « les appels d’offres des formations correspondent bien aux recommandations du bureau de l’association », indique Godefroy de Bentzmann, président du Syntec Numérique.

Fort de cette réussite, le Syntec Numérique espère que Numéric’Emploi essaimera dans d’autres régions. Outre un comité national, il propose l’instauration de comités régionaux pilotés par les antennes régionales des organisations professionnelles et des entreprises qui recrutent, « les pouvoirs publics étant associés comme supports et financeurs ». Jean Rottner, président de Grand Est a donné son accord pour sa région, en élargissant le dispositif aux salariés. Le Syntec Numérique espère le déployer cette année en Pays-de-la-Loire et en Occitanie. Il est également en discussion pour travailler avec les fédérations professionnelles des banques-assurances, de l’industrie et de l’énergie car « 2/3 des personnes éligibles à Numéric’Emploi trouveront un emploi dans d’autres secteurs » indique Godefroy de Bentzmann qui estime à 60 000 le nombre de reconversions et d’embauches générées par un déploiement national.