Mouvement social. Près de 5 000 entreprises ont déposé une demande de chômage partiel

Les élus des grandes villes et des agglomérations ainsi que les représentants nationaux des artisans et des commerçants ont été reçus le 13 février au ministère de l’Economie pour faire le point sur l’impact économique généré par les 13 semaines de manifestations des « gilets jaunes ».

Selon les chiffres du ministère du Travail, au 11 février, 4 962 établissements ont déposé une demande de chômage partiel pour 72 675 salariés au total. Cette mesure coûterait 38 millions d’euros à l’Etat. Les entreprises demandeuses sont principalement des PME du commerce (35,3 %), de la construction (14 %) et de l’hôtellerie-restauration (10,9 %).

Pour soutenir les PME en difficulté, le Gouvernement a mis en place, depuis le 26 novembre, plusieurs dispositions qui ont été prolongées jusqu’au 31 mars : étalement d’échéances sociales, de dettes ou facilités de trésorerie, possibilité de chômage partiel… Mais elles sont peu utilisées. Fin janvier, seuls 14 dossiers ont été déposés dans le département de la Gironde. Pourquoi ? Parce que le dispositif « est relativement compliqué à mettre en place pour des questions administratives », estime Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce. Pour Agnès Panier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des finances, le manque de sollicitations pourrait s’expliquer par la méconnaissance du dispositif et la crainte de complexités.

Les maires des grandes villes chiffrent, pour leur part, les dégradations de mobilier urbain, de bâtiments publics et la baisse de fréquentation des commerces à 30 millions d’euros, dont 15 millions pour la seule ville de Paris.