Métiers du grand âge. Suppression du concours d’aide-soignant ?

Myriam El Khomri a remis son rapport sur les métiers du grand âge. Il appelle à une « mobilisation générale » pour la période 2020-2024 déclinée en 59 mesures. La première urgence est de redorer le blason de ces métiers qui souffrent d’une image dégradée. Le nombre d’inscrits au concours d’aide-soignant a baissé d’un quart en 6 ans. Pour recruter, en 4 ans, 93 000 futurs professionnels des maisons de retraite et des services à domicile, le rapport suggère de supprimer le concours d’aide-soignant.

Il serait remplacé par une inscription sur la plateforme Parcoursup, à l’instar de ce qui est fait pour les infirmières. D’autres pistes sont envisagées : la VAE, l’apprentissage et les « plateformes départementales des métiers du grand âge ». Sites d’information, elles valoriseraient les formations, les filières, les meilleurs voies d’accès pour embrasser ces métiers.

La question des rémunérations est l’autre grande urgence mise en lumière car 2 des 6 conventions collectives qui régissent le secteur prévoient, dans leurs grilles, des salaires inférieurs au Smic pour les débutants.

Enfin, l’amélioration des conditions de travail des professionnels est essentielle pour fidéliser ceux en poste et susciter de nouvelles vocations. Et l’urgence est réelle : le nombre d’accidents du travail y est 3 fois supérieur à la moyenne des autres branches. Pour y remédier, le rapport préconise des plans de prévention et de formation contre les TMS, d’investir dans des équipements réduisant la pénibilité au travail, mais aussi d’instaurer du temps collectif d’échange entre collègues.

Suite à ce rapport qualifié de « réforme organique », Agnès Buzin, la ministre de la Santé indique qu’elle pourrait nommer une personnalité qualifiée pour « piloter la mise en œuvre opérationnelle » de ce travail. Cette personnalité organisera notamment une conférence avec les acteurs du secteur d’ici la fin de l’année.

La France compte 830 000 professionnels qui s’occupent d’1,4 million de personnes en perte d’autonomie. 8 salariés sur 10 sont à temps partiel. 17,5 % des ménages composés par ces professionnels sont pauvres contre 6,5 % pour l’ensemble des salariés. Le salaire médian des intervenants à domicile est de 1 370€.