Marché du travail. Tensions sur le bassin d’emploi de Loudéac
Le bassin d’emploi de Loudéac, avec un taux de chômage de 6,4 %, se positionne à la 4e place des territoires bretons les plus épargnés. Revers de la médaille : les entreprises locales peinent à recruter. Selon l’enquête BMO 2019, 2 130 postes étaient localement à pourvoir, dont 67,6 % jugés difficiles.
Olivier Morel, directeur de Gelagri confirme la situation : « c’est un problème important, régulier et qui s’amplifie ». L’entreprise, à la pyramide d’âge vieillissante, connaît beaucoup de départs à la retraite, qui génèrent perte de compétences, difficultés à recruter et baisse de productivité car « l’usine ne tourne pas à 100 % de sa capacité ». Alexandra Glais, directrice des groupements d’employeurs Tisserent et Activy partage le même point de vue : « soit [les entreprises] n’arrivent pas à produire et refusent des commandes, soit elles commencent à délocaliser des fonctions supports ».
Pourquoi une telle tension sur le marché du travail ? Parce que les qualifications des demandeurs d’emploi locaux ne correspondent pas aux besoins des entreprises. Certaines, comme Gelagri, ont opté pour la sélection de profils qui seront ensuite formés en interne. Et proposent de nouvelles organisations du travail. Gelagri expérimente des équipes du week-end : les salariés travaillent 24 heures sur 2 jours avec une majoration horaire de 50 %. « Les retours sont bons », dit Olivier Morel qui pense « lancer cette organisation au printemps ».
Les employeurs soulignent aussi la difficulté à recruter des cadres, agents de maîtrise et des CSP+. Alexandra Glais précise d’ailleurs qu’une fois recrutés, « peu déménagent à Loudéac. Ils préfèrent faire la route chaque jour pour rallier leur lieu de travail, malgré la fatigue que cela peut engendrer… ».