Industrie pharmaceutique. Accélération sur le big data et l’IA

Si les acteurs de l’industrie pharmaceutique utilisent de longue date le numérique, ils renforcent actuellement l’utilisation du big data et l’intelligence artificielle en se dotant tous de directeurs numérique. La création de cette nouvelle fonction révèle leur prise de conscience : il leur faut désormais allier technologie et création de médicaments. Pour ce faire, ils ont signé des accords avec les Gafa mais aussi avec des start-up d’intelligence artificielle (IA) comme Berg, Exscientia ou Aktana.

Chez Novartis, ces nouvelles technologies sont mises en place sur 3 sites industriels pilotes. Elles servent à contrôler, « en temps réels, les paramètres de production […] tels que la température et le pH », indique Bertrand Bodson, directeur numérique du laboratoire. Par ailleurs, la société mène avec des start-up un travail d’exploitation des bases de données « afin de mieux cerner les habitudes de prescription des médecins et aider [ses] visiteurs médicaux à les démarcher plus finement ».

Sanofi a quant à lui décidé de créer un « jumeau numérique » de sa nouvelle unité de Framingham. Il capitalisera toutes les données recueillies à toutes les étapes du process et pourrait optimiser la production de vaccins.

Si le numérique est déjà largement utilisé dans la partie recherche (données génomiques…), il prendra une part beaucoup plus importante dans « le développement clinique », estime Jean-Jacques Le Fur, analyste chez Bryan, Garnier & Co.

A terme, l’industrie pharmaceutique espère que l’analyse rétrospective et en temps réels des données recueillies lors d’essais cliniques permettra d’en réduire le temps et le coût. Il faut actuellement 12 ans et 2 milliards de dollars, en moyenne, pour mettre un médicament sur le marché. A moyen terme, elle espère que ces technologies lui permettront de dégager de nouveaux biomarqueurs ou d’identifier de nouvelles catégories de patients susceptibles de bénéficier d’un traitement.