Former et recruter pour les réseaux électriques bretons de demain

 

D’ici à 2030, la filière des réseaux électriques doit recruter 43000 personnes au niveau national pour accompagner la transition énergétique.
Quels sont les besoins en compétences en Bretagne ? Sur quels métiers ? L’appareil de formation est-il adapté ?

 

Forte de 1 600 entreprises et de près de 100 000 emplois, la filière française des réseaux électriques est en pleine mutation : électrification des usages, adaptation au changement climatique, intégration des énergies renouvelables… Ces évolutions nécessitent d’importants investissements et une montée en puissance des recrutements d’ici à 2030, tant pour les gestionnaires de réseaux que pour les fournisseurs et prestataires. 

Financée par l’État dans le cadre du programme « Compétences et métiers d’avenir » du plan France 2030, l’étude « Besoins en emplois et compétences de la filière des réseaux électriques » dresse un état des lieux précis des besoins en main-d’œuvre. Elle formule également des propositions pour adapter les dispositifs de formation initiale et continue 

Quinze métiers clés essentiels pour la filière électrique

D’ici à 2030, près de 43 000 recrutements seront nécessaires dans la filière nationale des réseaux électriques. Ces besoins concernent quinze métiers clés : les monteurs de réseaux électriques, les opérateurs usineurs, les techniciens de maintenance ou d’exploitation ou encore les chefs de chantier. Et en Bretagne ?  

Près de 2 000 personnes à recruter en Bretagne dans la filière électrique

Les métiers cœur des réseaux électriques comptent environ 2 500 salariés en Bretagne, en 2023. Selon l’étude, il faudra recruter, au total, 1 900 personnes entre 2025 et 2030, soit près de 320 par an. Ces besoins sont en partie liés aux projets de raccordement des parcs éoliens offshore. 

Certaines professions sont particulièrement en tension : monteur de réseaux, opérateur régleur-usineur, technicien d’exploitation, technicien en métrologie, ingénieur en génie électrique ou chef de projet, chef de chantier et conducteur de travaux. Le recrutement des chefs de chantier, en particulier, se heurte à une difficulté structurelle : ils sont majoritairement issus de promotions internes, avec peu de recrutements à la sortie des formations. 

Pour répondre à ses besoins, la filière doit renforcer l’attractivité de ses métiers, élargir ses viviers de recrutement et s’ouvrir à de nouveaux profils, notamment les femmes — qui ne représentent que 14 % des effectifs en 2022 — ou les personnes en reconversion. L’étude formule ainsi plusieurs préconisations, à l’échelle nationale et régionale, pour adapter l’offre de formation à ces enjeux. 

Une offre de formation bretonne à renforcer et à spécialiser

L’étude met en avant la qualité du maillage territorial et la diversité de l’offre de formation, mais pointe un déficit en formation continue. Plusieurs leviers sont proposés pour adapter l’appareil de formation initiale et continue en Bretagne. 

Pour la formation initiale, il s’agit notamment de développer des mentions complémentaires pour les monteurs réseaux, de renforcer la coloration électrique de cursus existants bac pro Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés (MELEC) et des BTS Électrotechnique, Travaux publics, Maintenance des systèmes  ou encore de promouvoir l’alternance. Des partenariats avec les universités et centres de formation sont également recommandés pour adapter l’offre à bac+5 ou pour développer l’offre de titre professionnel Technicien de contrôle et de métrologie industrielle 

 

Côté formation professionnelle continue, l’accent est mis sur le développement ou la création de titres professionnels ciblés – Monteur de réseaux électriques aéro-souterrains, Technicien d’exploitation réseaux, Chef de chantier réseaux électriques – en s’appuyant sur les dispositifs régionaux et des partenariats avec les organismes de formation. L’intégration de certifications professionnelles dans le programme régional de formation et la mise en place de dispositifs spécifiques, comme la Préparation opérationnelle à l’emploi (POE) avec France Travail, sont également préconisées. 

Ces mesures s’inscrivent dans un contexte national où l’offre de formation, bien qu’importante, est souvent trop généraliste. L’étude recommande donc d’explorer des certifications courtes et opérationnelles axées sur les compétences clés. Une démarche déjà expérimentée en Bretagne par le centre IRTEC, l’institut de formations techniques de la CCI Bretagne, dans le cadre du titre de monteur de réseaux travaux publics (MRTP) dispensé en six mois.  

Pour atteindre ses objectifs de recrutement, la filière envisage aussi le déploiement d’un MOOC d’orientation, d’un site web, d’une campagne de communication et la création d’un centre d’expertise pédagogique ou d’un CFA dédié. 

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Besoins en emplois et compétences : de la filière des réseaux électriques – diagnostic de formation

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Gouvernement, RTE, 11/2024

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