Évaluation du Plan d’investissement dans les compétences

Le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) visait à former deux millions de jeunes et demandeurs d’emploi de longue durée, peu ou pas qualifiés. La Cour des comptes a évalué son efficacité et son impact sur la transformation du système de formation.
Lancé en 2018 pour favoriser la reprise économique post-crise de 2008 et relever les défis des transitions numérique et écologique, le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) se compose d’un plan national et de déclinaisons régionales : les Pactes régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC).
Le dispositif, déjà évalué par le Comité scientifique d’évaluation du PIC, a fait l’objet d’une analyse approfondie par la Cour des comptes. Dans son rapport couvrant la période 2018-2023, l’institution s’attache à répondre à deux questions essentielles :
- Les publics cibles du plan d’investissement dans les compétences ont-ils été atteints ?
- Le plan d’investissement dans les compétences a-t-il transformé le système de formation ?
Critique, la publication indique que le PIC n’a pas atteint ses objectifs en termes de publics cibles et de modernisation du système de formation. En effet, bien que les volumes d’entrée en formation des demandeurs d’emploi et des allocataires du RSA aient progressé, la Cour des comptes « ne […] décèle [pas] d’effet visible du PIC sur les parcours de ces demandeurs d’emploi ».
Le rapport met toutefois en lumière des avancées : un accroissement de l’individualisation des formations, une évolution des pratiques professionnelles dont la démarche « d’aller vers », un renforcement du rôle d’accompagnement social des organismes de formation.
Les cinq recommandations de la Cour des comptes
Forte de ces constats, la Cour des comptes émet cinq recommandations visant principalement à améliorer le suivi et le pilotage du PIC. L’accent est également mis sur une meilleure coordination entre les acteurs impliqués.
- Dans le cadre de plans de réforme pluriannuels à caractère d’investissement, produire systématiquement les documents (étude d’impact, recueil des besoins…) permettant de traduire, dans les engagements annuels de l’État, les ambitions transformatrices de ces plans ;
- Assurer un suivi chronologique de l’enrichissement des formations existantes et des formations nouvelles relatives aux transitions écologique et numérique (ministère du Travail et réseau des Carif-Oref) ;
- Organiser la gouvernance pour assurer la coordination des actions prévues dans les pactes régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC) 2024-2027 (ministère du Travail) ;
- Élaborer une méthode commune de diffusion des bonnes pratiques locales et nationales recensées entre 2018 et 2023 (ministère du Travail) ;
- Accélérer le déploiement des outils de pilotage et d’évaluation des parcours de formation des bénéficiaires du RSA (ministère du Travail et France Travail).