Enseignement supérieur. Rapprocher les docteurs des entreprises

Confrontés à la réduction du nombre de postes en recherche publique (3 000 en 2016 pour 14 500 doctorants diplômés), les doctorants n’ont d’autres choix que de lorgner vers le privé. Mais mal préparés, ne sachant se vendre, n’étant pas au fait des codes de l’entreprise, ils peinent parfois à s’intégrer voire à y faire carrière. Pour faire se rencontrer ces 2 mondes, de nombreuses initiatives voient le jour.

La seconde édition de la Journée du doctorat a eu lieu le 18 juin, au Collège de France. Elle consiste à mettre en lumière les atouts des doctorants (compétences transversales, expertises, réseaux internationaux…) qui pourraient être utiles aux entreprises. Ces dernières bénéficient d’ailleurs d’aides financières pour en recruter (fonds européens, crédit impôt recherche…).

L’inscription, en février dernier, du doctorat au RNCP concourt également à la facilitation du transfert des doctorants vers le privé. Elle permet ainsi aux employeurs d’identifier les compétences clés. « C’est une étape cruciale pour la reconnaissance du diplôme, le docteur est souvent sous-considéré au niveau ingénieur ou master en entreprise alors qu’il est beaucoup plus reconnu dans d’autres pays, comme le PhD aux États-Unis », indique Clément Courvoisier, président de l’association nationale des docteurs (Andes). Le programme « 1 000 docteurs pour les collectivités territoriales » a également été mis en œuvre, de même que l’adaptation des concours de la fonction publique.

Un autre débouché s’ouvre aussi à eux : la création d’entreprise. BPIfrance lance ce mois-ci un concours pour que les doctorants créent leur start-up.

Pour autant, si les initiatives existent, les docteurs ont encore beaucoup à faire pour « mieux se vendre ». L’Andes plaide pour que des cours en communication, en marketing ou en gestion d’entreprise soient dispensés durant les premières années de doctorat.

Les atouts des docteurs sont réels : culture de l’innovation, réseau d’expert, capacité à questionner des faits établis et à proposer d’autres modèles… Ils sont actuellement très prisés dans les secteurs confrontés à la transformation digitale.