Enseignement supérieur. Les universités, entre continuité pédagogique et gestes barrière

Selon le dernier bulletin épidémiologique de l’agence Santé publique France, le monde éducatif (école et enseignement supérieur) compte, au 24 septembre, 285 clusters de Covid, soit 32 % des 899 clusters en cours d’investigation. Ce chiffre le positionne désormais en tête des lieux de circulation du virus, devant les entreprises (195 clusters). Cependant, si l’on observe les 2 442 clusters identifiés, y compris ceux maîtrisés ou clôturés, l’entreprise reste le premier lieu de diffusion du virus (26 %) puisque le système éducatif est à 16 %. 80 % des foyers scolaires et universitaires sont situés dans les établissements secondaires (45,7 %) et de l’enseignement supérieur (33,3 %). Comment les universités s’adaptent-elles à cette rentrée si particulière en respectant les obligations sanitaires ?

A Bordeaux, où l’université compte une dizaine d’étudiants positifs, de nouvelles mesures ont été prises depuis le 15 septembre : les amphis sont remplis à 30 % maximum et le reste des étudiants suit le cours à distance. Les travaux dirigés sont dédoublés et proposés en ligne, 1 semaine sur 2. Ce changement désoriente bon nombre d’étudiants qui peinent à se retrouver entre les enseignements en présentiel ou en distanciel. Mais tous se réjouissent d’avoir de nouveau cours.

Mais la mise en place de formations à distance n’est pas aisée dans toutes les disciplines. A Paris, si le cursus de Staps a repris, il a fallu organiser des procédures et s’adapter aux changements des consignes sanitaires. Arnaud Ferry, le directeur, admet ne pas avoir les moyens de faire du distanciel : « nos amphis ne sont pas équipés, c’est le système D… ».

La crise sanitaire a créé un choc universitaire organisationnel, pédagogique mais aussi social. Les interactions entre étudiants ou avec leurs enseignants sont au plus bas, freinées par les masques, la distance sociale…

En Seine-Saint-Denis, le choix de l’université de la Sorbonne Paris Nord est d’accueillir en grande majorité, en présentiel, ses étudiants, dans le respect des gestes barrières. Avec la certitude de devoir passer, à un moment où à un autre, au distanciel.