En 2025, des projets de recrutement importants, mais en baisse dans les entreprises bretonnes

En 2025, les entreprises bretonnes prévoient près de 132 000 projets de recrutement, indique la dernière enquête sur les besoins de main d’œuvre réalisée par France Travail.
Quels sont les métiers les plus recherchés ? Quels sont les postes les plus difficiles à pourvoir ?
Après une période marquée par des niveaux de recrutement historiquement élevés en sortie de crise covid, les intentions d’embauche des entreprises bretonnes reviennent à leur niveau de 2019. Pour 2025, les prévisions de recrutement restent cependant à un niveau élevé au regard des quinze dernières années.
Cette année, près de 132 000 projets de recrutement sont recensés dans le cadre de l’enquête sur les besoins de main-d’œuvre de France Travail, un chiffre en recul de 13,7 % par rapport à 2024 (-21 000 projets). 36 % des projets portent sur des emplois saisonniers.
Ce ralentissement du marché du travail breton, plus important qu’au niveau national (-12,5 %) concerne quasiment tous les secteurs d’activité. Il s’explique notamment par un contexte politique et économique incertain (tensions géopolitiques, ajustements budgétaires, risque de guerre commerciale…).
Au total, un quart des 215 métiers observés devrait connaître une évolution positive par rapport à 2024, parmi lesquels figurent les sportifs et animateurs sportifs, les ingénieurs et cadres de fabrication et de la production ou les aides médico-psychologiques.
Top 10 des métiers qui recrutent
Hors emplois saisonniers, les agents d’entretien de locaux, les aides-soignants, les aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration, les aides à domicile et auxiliaires de vie et les ouvriers peu qualifiés des industries agro-alimentaires sont les profils les plus recherchés.
Les infirmiers et sage-femmes, les professionnels de l’animation socioculturelle et les conducteurs routiers font, cette année, leur entrée dans le top 10 des métiers les plus recherchés.
Les 47 500 recrutements de saisonniers sont principalement portés par l’hôtellerie-restauration et ses besoins en serveurs de cafés restaurants, employés de l’hôtellerie, aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration et cuisiniers. Viennent ensuite, l’agriculture, le commerce et l’animation socio-culturelle et sportive.
Des difficultés persistantes pour embaucher
Après plusieurs années de fortes tensions sur le marché du travail, les employeurs anticipent globalement une baisse des difficultés d’embauche. Toutefois, celles-ci demeurent importantes et impactent tous les secteurs. En 2025, 55,7% projets sont jugés difficiles à concrétiser, contre 59,8 % l’année dernière.
Certains métiers continuent d’être en forte tension :
- Dans la construction, 74 % des recrutements sont considérés comme complexes, particulièrement pour les métiers de couvreur, de maçon qualifié, de plombier chauffagiste, d’électricien du bâtiment….
- Dans l’industrie, où deux tiers des projets jugés comme difficiles à pourvoir, certains profils sont très compliqués à recruter, comme les ingénieurs et cadres de fabrication et de la production, les ouvriers peu qualifiés des industries agro-alimentaires, les soudeurs….
- Dans le secteur tertiaire, c’est dans le domaine du soin et de l’action sociale que les difficultés sont les plus prégnantes, notamment sur les métiers d’aides à domicile et d’auxiliaires de vie ou d’aides-soignants. D’autres métiers du tertiaire sont également affectés : les métiers de la coiffure-esthétique, de l’hôtellerie-restauration, du transport ou de l’informatique avec une part de projets difficiles à pourvoir supérieure à 50 %.
L’étude nationale sur les besoins en main-d’œuvre apporte des éléments d’éclairage sur l’origine des difficultés à recruter. La pénurie de candidats reste la principale difficulté de recrutement pour 80% des recruteurs potentiels, devant l’inadéquation des profils, citée par 79 % des employeurs. Les conditions de travail (horaires de travail, conditions générales d’exercice du métier : pénibilité, salaire) sont également citées par 35 % des établissements interrogés.
Des dynamiques différenciées selon les territoires
La baisse des intentions d’embauche concerne quasiment tous les territoires bretons, hormis les bassins d’emploi de Pontivy et de Quimperlé.
Les profils recherchés et les difficultés à recruter varient en fonction des territoires.
Certains bassins sont fortement impactés par l’emploi saisonnier, notamment sur le littoral. Ainsi, ceux d’Auray et de Concarneau concentrent plus de 60 % des intentions de recrutement d’emplois saisonniers alors que la moyenne bretonne est de 36 %.
Le marché de l’emploi des cadres en 2025
Selon le baromètre annuel de l’Apec publié en avril, le marché de l’emploi des cadres en Bretagne devrait se stabiliser après s’être contracté en 2024 (-8 %). Les entreprises bretonnes anticipent 9 500 projets de recrutement en 2025. Les fonctions proposant le plus d’offre d’emploi sont l’informatique (développement informatique, Infrastructures et systèmes informatiques), la comptabilité et le commercial/marketing.
Au niveau national, les recrutements de cadres seraient toujours orientés à la baisse pour la deuxième année consécutive. Ce repli du marché impacterait en premier lieu les cadres débutants.