Développement durable. Vers une déferlante de métiers verts ?

Réalisée par 8 fédérations professionnelles représentatives de la filière électrique, une étude évalue à 200 000 le nombre d’emplois nets créés à l’horizon 2030 si le Gouvernement mettait en œuvre sa feuille de route en matière de transition énergétique (la Programmation pluriannuelle de l’énergie). Ces estimations vont-elles se matérialiser en de véritables emplois ?

C’est peu probable. Pourquoi ? Parce qu’il faudrait parvenir à tenir les objectifs de déploiement des énergies renouvelables et de rénovation sur le territoire tout en maintenant les emplois actuels de la filière. Or, le déploiement de certaines installations plafonne. C’est notamment le cas dans le photovoltaïque où, chaque année, 1 GW supplémentaire est installé, contre 3 GW nécessaires pour tenir les objectifs. Selon l’Ademe, la création d’emplois dans les énergies renouvelables est inférieure de 16 % aux prévisions de la PPE.

Par ailleurs, cette vague d’emplois verts ne verra le jour qu’avec l’appui visible des politiques publiques. Le moratoire du solaire de 2010 a ainsi provoqué un trou d’air en termes d’emplois, trou qui n’a pas encore été résorbé. Le photovoltaïque employait 32 330 personnes en 2010 contre 6 210 en 2018, indique l’Ademe. Cette dernière comptabilise 90 120 emplois dans les énergies renouvelables : c’est 14 % de plus qu’en 2016 mais 12 % de moins qu’en 2010.