Décrochage. Une rentrée scolaire et universitaire à haut risque

Après une année scolaire et universitaire tronquée par le confinement, la rentrée de septembre 2020 s’annonce difficile. Pour éviter le décrochage des élèves et étudiants dès le premier trimestre, les établissements s’organisent.

– Les « vacances apprenantes » mises en place par le Gouvernement d’Edouard Philippe et son ministre de l’Education M. Blanquer, répondent au décrochage des scolaires du primaire aux lycées pros, « environ 4 % des élèves » selon les estimations du ministère. Cependant, l’organisation des « écoles ouvertes » semble difficile : « Il y a de gros problèmes de recrutement, surtout en zone rurale, confirme l’Association des maires de France. Et les maires attendent le montant précis de l’enveloppe budgétaire ».

– Les universités comme certains grands centres de formation peuvent tabler sur 3 mois d’expérience avec une mise en ligne de leurs enseignements faite dans l’urgence et des moyens techniques sous adaptés. Antoine Plaquevent, directeur adjoint de l’Afpa Bretagne et Pays de Loire, affirme que « le numérique a évité des décrochages » en cours de formation. Sur les 2 495 stagiaires en formation mi-mars, seuls 82 « ne sont pas revenus en mai ».

– Les universités se préparent à accueillir leurs étudiants entre distanciation et protocoles sanitaires, et grâce à un enseignement hybride, sans en connaître la réelle proportion. Elles « tablent sur [des] cours en ligne entre 25 % et 50 % » (sondage AEF info auprès de 26 établissements). Gilles Bedoux, vice-président chargé de l’innovation pédagogique et numérique de l’université Bretagne Sud, l’affirme : « Nous sommes maintenant en mesure d’ajuster notre capacité d’accueil sur nos réseaux en fonction de la demande. Chaque étudiant gagnera en ergonomie, et l’accès à l’espace de cours est facilité ». Cette organisation a d’ailleurs entraîné des surcoûts en équipement ou recrutement, de plusieurs dizaines de milliers d’euros non budgétisés.

– L’accueil ? avec un taux de passage en deuxième année de seulement 44 %, le monde universitaire s’interroge sur la façon de préparer les nouveaux bacheliers « qui ont quitté le lycée en mars » : tests d’entrée, tutorat, soutien, intégration dans la vie culturelle sportive et associative de l’université…