Création entreprise. Recul de l’accompagnement des porteurs de projet

Alors que la création d’entreprise a le vent en poupe (+ 3% en mai et juin 2019, + 16 % en 1 an), l’accompagnement des entrepreneurs a fortement diminué. En 2006, 60 % des porteurs de projets étaient accompagnés contre 37 % en 2010 et 41 % en 2014. Le recul est confirmé par Sophie Jalabert, déléguée générale du réseau BGE qui l’attribue à un « manque de moyens financiers » ne permettant pas de suivre « une telle augmentation ».

Depuis la loi NOTRe de 2017, les régions portent la politique publique de formation des créateurs d’entreprise. Cette année, 65 000 places sont financées, « dont 30 000 en région Hauts-de-France », indique-t-elle, déplorant « un profond manque de moyens financiers », même si les réseaux associatifs sont aussi soutenus par Pôle emploi et des partenaires privés.

Ce manque de financements n’empêche pas l’apparition de multiples structures d’accompagnement : incubateurs, accélérateurs rattachés à de grands groupes ou grandes écoles,… Ce qui pose la question de la qualité de l’accompagnement.

Les microentrepreneurs, qui constituent le plus gros bataillon de porteurs de projet (46,8 % sur 1 an) sont ceux qui sont les moins accompagnés. En 2014, 52 % des créateurs d’entreprise classique ont été accompagnés contre 27 % des auto et microentrepreneurs.

Marie Adeline-Peix, directrice exécutive de BPIfrance en charge des partenariats régionaux et de l’action territoriale le reconnaît : « la baisse du taux d’accompagnement est en partie due à cette forte augmentation de la part des microentrepreneurs qui sont moins à la recherche d’accompagnement puisque leur statut est simplifié ». Ils ont néanmoins des besoins : l’étude de le Dares met en lumière leurs besoins de conseils et d’accompagnement pour mener à bien leur projet.