Coronavirus. Portrait des professionnels au chevet des entreprises en difficulté

La cellule anti-faillite de Bercy et, dans les territoires, les commissaires aux restructurations et les cellules de restructurations des Conseils régionaux sont au chevet des entreprises en difficulté. Qui sont ces acteurs qui tentent d’éviter les faillites ? Comment travaillent-ils ?

Au sein du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), la délégation interministérielle aux restructurations d’entreprises (Dire) s’occupe spécifiquement des TPE-PME. Elle réunit autour de la table banquiers d’affaires, professionnels du chiffre, avocats, actionnaires et administrateurs judiciaires. Le sauvetage dure, en moyenne, 4 mois.

En région, les commissaires aux restructurations et à la prévention des difficultés des entreprises (CRP) travaillent avec de multiples partenaires (Conseils régionaux, Banque de France, Urssaf… mais aussi organisations syndicales et élus locaux) pour repérer les entreprises en situation de fargilité. Leur nombre va être renforcé, passant de 22 à 40, pour répondre à la demande. Ils doivent aiguiller les chefs d’entreprises vers les aides adéquates. Les cas les plus complexes sont orientés vers la Dire. Sur 2020, ils ont traité 1 800 cas.

Ces professionnels du soutien constatent une évolution des profils. Auparavant industrielles, les entreprises frappées par la crise sont désormais issues du monde de la restauration, des loisirs, de l’aéronautique…

Les régions sont aussi au chevet de leurs entreprises. Leur atout selon Alain Rousset, président de Nouvelle-Aquitaine : elles ont une connaissance fine des PME. Leur action est complémentaire à celle de l’Etat.

Cette concentration de moyens suffira-t-elle à endiguer une vague de faillites en cascade au printemps prochain ? Clément Bertholet délégué interministériel adjoint au Dire estime que le report d’échéance du PGE les lissera dans le temps. Le  Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce pronostique une vague de défaillances l’an prochain. Les premières touchées seront les entreprises déjà fragilisées avant le Covid et qui ont pu se maintenir grâce aux aides de l’Etat.