Coronavirus. Concilier activité économique et protection des salariés, un dilemme

Comment assurer la protection des salariés qui, ne pouvant télétravailler ou exerçant des métiers liés à des activités essentielles à la nation, sont contraints de continuer à travailler ? Voilà la question que se posent les syndicats.

Olivier Guivarch, de la CFDT a alerté le 17 mars Muriel Pénicaud, ministre du Travail, sur la nécessité de prendre des mesures afin de les protéger « et pour qu’ils ne deviennent pas des vecteurs de contagion ». Laurent Berger, du même syndicat, constate « l’absence de moyens de protections pour les salariés » du commerce, des IAA, du nettoyage dans les hôpitaux… Mais, »depuis mercredi midi, les autorités et les organisations patronales ont pris conscience de l’insuffisance des mesures de protection et de la panique des salariés et nous travaillons ensemble pour adapter l’organisation du travail et assurer la sécurité des salariés par le dialogue social », précise-t-il.

Yves Veyrier, numéro 1 de Force ouvrière constate une montée des tensions dans les entreprises. Comme en Italie ou en Espagne, des grèves Covid-19 ont débuté (Chantiers de l’Atlantique, La Redoute, le site Amazon des Hauts-de-France, le site Alstom de Belfort…).

Le Medef alerte, pour sa part, sur le risque d’arrêt de l’économie. La CPME justifie quant à elle, faute de pouvoir suffisamment protéger les salariés, l’interruption de certaines activités.

Patronat et syndicats se rejoignent cependant sur le rôle que peut et doit jouer le dialogue social pour réorganiser le travail pendant la crise.

Les entreprises agroalimentaires font face à un bond du taux absentéisme : de 5 % il est passé à 8 % après l’intervention télévisée, le 16 mars, du chef de l’Etat, indique l’Ania qui rassure en affirmant qu’il « n’y a pas de gros problème de main-d’oeuvre dans les usines alimentaires ».

Afin de trouver des solutions, Emmanuel Macron annonce la préparation « de kits de questions-réponses par filière »