Continuité éducative. Le baptême du feu de la EdTech

Depuis la fermeture, le 16 mars, des écoles et des universités, les acteurs de la EdTech sont sous les feux de la rampe. 200 entreprises du secteur se sont organisées pour mettre à disposition, gratuitement pendant le confinement, des ressources pour la continuité pédagogique sur solidarite.edtechfrance.fr : classes virtuelles, carnets de liaison en ligne, webinars, ressources pédagogiques…

Leurs solutions répondent à un besoin. OpenClassRooms a vu 500 établissements et 70 000 étudiants solliciter une licence de sa solution Spark. Le trafic a bondi de 90 % sur les sites dédiés au brevet et bac chez Digischool, acteur de la révision scolaire. La société « Le livre scolaire », qui conçoit des manuels collaboratifs a vu son audience tripler depuis le 16 mars. Du coup, certaines plateformes ont été techniquement débordées et vite inaccessibles au début du confinement (Cned, certaines ENT, Klassroom…).

Cette crise sanitaire permet aux acteurs de la filière de « prouver leur utilité alors que leur utilisation est contrastée en temps normal dans le milieu scolaire », estime Aurite Kouts, responsable de la communauté EdTech du pôle francilien Cap Digital.  Car l’Education nationale se montre frileuse et s’appuie surtout sur son propre outil, le Cned. Du coup, le marché de la EdTech ne pesait que 89 millions d’euros en 2017, selon la Caisse des dépôts.

Pierre Dubuc, confondateur d’OpenClassrooms espère, comme ses confrères, que « l’épisode [sanitaire] actuel va hâter l’adoption de modalités éducatives en ligne existantes mais encore peu ou mal utilisées ». Cette pandémie est donc « un point charnière non pas pour le numérique éducatif mais pour le système éducatif  tout entier ».