Conditions de travail. Vers un diagnostic de la santé des bretonnes au travail

L’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne a intégré la santé des bretonnes au travail à son plan régional de santé (PRS) 2016-2020. En partenariat avec la Direccte Bretagne, elle souhaite établir un diagnostic précis « en évaluant les risques de manière sexuée pour ne pas mettre en place une stratégie de prévention qui ne soit […] axée que sur les risques visibles, comme ce fut longtemps le cas », explique Laurence Marescaux, médecin et inspectrice régionale du travail à la Direccte Bretagne.

Ce travail mettra aussi en lumière « les spécificités du travail des femmes » (emploi précaire, temps partiels subis, exposition aux facteurs de risques et de pénibilité, violences sexuelles et sexistes, plafond de verre…) et permettra de mieux « faire comprendre aux chefs d’entreprise que c’est dans leur intérêt d’agir », précise-t-elle. Il rendra aussi visibles les spécificités et contraintes de certains métiers à dominante féminine (métiers du soin, de l’aide à domicile…).

En 2016, en Bretagne, 53 % des maladies professionnelles indemnisées ont concerné des femmes. Selon les médecins du travail, 51 % des maladies à caractère professionnel des bretonnes relèveraient de la souffrance psychique au travail (31 % pour les bretons). Parmi les cadres et professions intellectuelles supérieures, 17 % des bretonnes et 8 % des bretons sont touchés par des troubles psychiques. Par ailleurs, 98 % des maladies professionnelles chez les bretonnes concernent les troubles musculo-squelettiques, dont 60 % liés aux mouvements répétitifs contre 49 % chez les hommes.

Un premier bilan de la démarche sera effectué le 28 mai à Rennes lors d’une journée d’information dédiée à la santé des femmes au travail.

La Bretagne espère que sa démarche de sexuation des statistiques des maladies professionnelles sera reprise, à moyen terme, au national.