Coiffure. Pénurie de main-d’oeuvre dans les salons

Les près de 63 000 salons de coiffure français rencontrent des problèmes de recrutement. Depuis 10 ans, le nombre d’entrées en CAP coiffure chute et la filière a perdu 10 000 apprentis. Les tensions sur ce métier sont confirmées par l’enquête BMO de Pôle emploi qui recense plus de 10 630 emplois non pourvus de coiffeurs et d’esthéticiens. Bernard Stalter, président de l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec) constate que cette situation s’exacerbe « depuis 5 ans ».

Désormais, 68,5 % des entreprises de coiffure et d’esthétique anticipent « des difficultés de recrutement » indique Pôle emploi. « En 2013, elles n’étaient que 51 % à en éprouver », observe Emmanuel Chion, adjoint au directeur des statistiques et études de Pôle emploi.

Comment expliquer de telles difficultés alors que le secteur offre des emplois stables ? Sur les 30 000 offres d’emploi déposées en 2019 à Pôle emploi, « 80 % concernaient des contrats d’une durée de plus de 6 mois ou des contrats de travail à durée indéterminée », précise Mr. Chion. Et les grands noms de la coiffure vantent les réelles perspectives d’évolution de carrière. Emmanuel Gasnot, président de Dessange International, pense que l’orientation vers ce métier, qui exige d’être titulaire d’un CAP, est associée « à un échec scolaire ». La pénibilité (station debout prolongée) et les salaires, jugés trop bas, seraient d’autres freins.

Le marché de la coiffure, évalué à 6 milliards d’euros selon l’Unec, est également concurrencé par les enseignes low-cost, les plateformes en ligne mettant en relation clients et coiffeurs pour des prestations à domicile et les 22 000 coiffeurs à domicile (25 % des 85 500 entreprises de coiffure répertoriées en France) qui ont choisi le statut d’autoentrepreneur. Ces derniers vantent l’articulation aisée entre leur métier et leur vie de famille et une meilleure rémunération par rapport au salariat et à ses contraintes.