Chômage. Plus de 6 millions de chômeurs, dont 3,9 millions en catégorie A

Au 3e trimestre 2020, 3,924 millions de personnes sont inscrites en catégorie A en France, un chiffre en recul trimestriel de 11 %. Cette embellie du marché du travail profite à toutes les tranches d’âge mais plus particulièrement aux jeunes de moins de 25 ans. Leur taux de chômage a reculé de 15,2 %. Et leurs embauches ont progressé de 1,3 % entre août et septembre 2019 et 2020. Serait-ce le plan « 1 jeune, 1 solution » qui commence à produire ses effets ? 

Matthieu Plane de l’OFCE reste prudent, rappelant que « les dispositions [du plan commencent] à être appliquées récemment ».

Autre signe encourageant : les déclarations d’embauche de plus d’1 mois, après s’être effondrées de 40 % entre mars et juin, ont progressé de 73 % indique l’Acoss.

Cependant, la situation reste globalement dégradée. Le nombre de demandeurs d’emploi est supérieur de 8,8 % à celui de l’an dernier à la même période. Par ailleurs, le reflux de la catégorie A s’explique par une bascule vers les catégories B et C. Au final, plus de 6 millions de personnes sont inscrites sur les listes de Pôle emploi. Gilbert Cette, professeur à l’université Aix-Marseille relève, par ailleurs, que le nombre de demandeurs d’emploi en formation (catégorie D) progresse « trop faiblement ». Or, les transformations de l’économie et de l’emploi nécessitent d’acquérir de nouvelles compétences. Enfin, les secteurs d’activité déjà durement éprouvés tiendront-ils encore longtemps ? S’ils sont aidés par l’Etat (chômage partiel, PGE, report des impôts et charges sociales), « ils portent sur leurs épaules des pertes d’exploitation de 56 milliards d’euros » et devront rembourser l’Urssaf, les impôts, payer les loyers…, rappelle Matthieu Plane.

528 plans de sauvegarde de l’emploi induisant 72 500 suppressions d’emploi ont été enregistrés du 1er mars au 11 octobre 2020 (295 pour 20 000 postes l’an dernier). Selon l’Insee, 840 000 emplois, dont près de 730 000 emplois salariés seraient détruits cette année. Le Gouvernement compte s’appuyer sur l’activité partielle de longue durée pour endiguer la vague de chômage. 3 600 accords ont déjà été conclus. Les 3/4 concernent des entreprises de moins de 50 salariés.