CFA d’entreprise. Un engouement mais pas de déferlante

Si les CFA d’entreprise fleurissent et séduisent les établissements qui peinent à recruter, le nombre d’ouverture n’atteindrait pas les ambitions que s’était donnée, en 2018, Muriel Pénicaud, ministre du Travail de l’époque.

En 2019, le ministère du Travail évoquait 500 déclarations d’intention d’ouverture. Mais, selon Yann Bouvier, chargé de mission à la Fondation innovation pour les apprentissages (Fipa), association d’entreprises promouvant les CFA d’entreprise, la réalité serait plutôt « une soixantaine de projets, dont la moitié réalisée à ce jour ».

Beaucoup de CFA d’entreprise sont portés par des grands groupes. Non pas que les PME et ETI s’en désintéressent. Mais leurs projets ont été balayés par le Covid et elles priorisent leur survie. Se lancer dans un CFA d’entreprise est coûteux : plateaux techniques, salles de cours, équipe pédagogique, personnel administratif… L’équilibre financier ne peut être atteint qu’en accueillant un certain nombre de jeunes, ce qui n’est pas forcément actuellement aisé, malgré les aides étatiques incitatives, analyse Aurélien Cadiou, à la tête de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf).

C’est pourquoi beaucoup de CFA d’entreprise débutent hors les murs, via un partenariat avec un prestataire de formation ou un CFA. C’est l’option qui a été choisie par L’Oréal, Engie et Saint-Gobain notamment. Lactalis est l’un des rares à opter pour la construction, sur son siège social de Laval (Mayenne), d’un CFA des métiers de la fabrication fromagère. Il devrait former, dès septembre, 150 apprentis sur des métiers en tension : ceux de la production, de la maintenance mais aussi du commerce. Lactalis y consacrera 850 000 euros par an.