Artisans boulangers. Où sont les apprentis et les salariés ?
Jean-Maurice Monnier, président de la Fédération des artisans boulangers d’Ille-et-Vilaine s’inquiète : alors que « les sections de CFA sont remplies, on a très peu de demandes d’apprentissage ». Ses confrères rencontrent également des difficultés de recrutement, même pour des postes saisonniers. Et le constat est identique à Brest. Guy Pérez, président du groupe « Le fournil des Provinces » peine à recruter, dans ses 8 boulangeries artisanales, « des profils qui ont un CAP et 2 ans d’expérience ».
Cette pénurie de talents pourrait s’expliquer par le fait que de nombreux candidats s’orientant vers ce métier sont des personnes en reconversion. Elles changent peut être de voie après s’être rendue compte des difficultés du métier lors de stages en entreprise. Autres explications : les conditions de travail (qui se sont pourtant améliorées avec la mécanisation), les horaires décalés, mais aussi les émissions de téléréalité qui ne mettent l’accent que sur les facettes les plus attrayantes du métier… Si les causes de cette pénurie ne sont pas clairement identifiées, tous les professionnels craignent pour la transmission de leur entreprise dans 10 ou 20 ans.
Ils rappellent que c’est un métier-passion, permettant de façonner un produit de A à Z. Côté salaire, les écarts peuvent être importants entre un patron boulanger et un boulanger salarié. 13,34 % des boulangers salariés gagnent moins de 20 000€ par an et 12,5 % gagnent plus de 30 000€ annuels.