Agriculture. Une économie à la recherche de débouchés et de travailleurs

Après les restrictions drastiques sur la restauration commerciale et collective, puis celles sur les marchés, l’agriculture voit fermer ses débouchés les uns après les autres. Ses ventes sont en baisse de 50 %.

Les fleuristes sont fermés. Le maraîchage subit la crise de plein fouet. Fraises, asperges… ne se vendent plus, les fromages beaucoup moins. Pour réduire les pertes, les agriculteurs et la grande distribution se sont alliés, à renfort de campagnes publicitaires, « pour inciter les Français à consommer des produits frais de saison » et français.

L’agriculture a fait également savoir qu’elle avait besoin de main-d’oeuvre. Elle se voit privée des travailleurs saisonniers étrangers « bloqués aux frontières » ou d’une main-d’oeuvre locale trop inquiète par l’épidémie ou occupée par la garde des enfants. Le maraîchage fait travailler, à lui seul, près de 200.000 saisonniers dans les champs entre le mois de mars et le mois de mai : semis de printemps, cueillette des fruits et des légumes, taille des vignes et des arbres fruitiers.

Le secteur « sollicite toutes les bonnes volontés », notamment les salariés mis au chômage pour cause de Covid-19, comme ceux de l’hôtellerie-restauration. Pour activer les recrutements, le Ministère du Travail met en place, avec Pôle emploi, une plateforme où toutes les offres seront répertoriées (elle sera disponible dans les prochaines heures sur les sites du ministère de l’Agriculture, du ministère de l’Economie, du ministère du Travail et de Pôle Emploi). Pôle emploi aidera les employeurs qui le souhaitent dans la présélection des candidats. Cette plateforme vient renforcer celles déjà existantes comme « Des bras pour ton assiette ».

Le gouvernement a par ailleurs décidé d’adapter la législation pour lever les freins à l’emploi de travailleurs saisonniers. Il fait savoir que ceux qui choisissent « d’aller renforcer la chaîne agricole et agroalimentaire » le feront sans perdre les indemnités diverses dont ils bénéficient. Ils pourront cumuler leur indemnité d’activité partielle avec le salaire « de leur contrat de travail dans la filière agroalimentaire ».

Jeudi 26 mars, près de 40 000 volontaires se sont déjà faits connaître pour participer aux récoltes. Un chiffre jugé « énorme » par Didier Guillaume de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).