Aéronautique. Une filière en récession
L’aéronautique connaît sa première récession depuis 20 ans. 59 % de la flotte mondiale est clouée au sol sans savoir quand et à quel rythme l’activité redécollera. Une étude du cabinet français Archery prévoit même qu’il faudra au moins 3 ans pour récupérer le flux de passagers de 2019 et « au moins 10 ans pour rattraper la trajectoire de croissance d’avant crise ».
Outre le net recul du trafic aérien, la commande d’avions neufs est en berne et pourrait atteindre entre 40 et 60 % sur les 5 prochaines années selon Archery. Ce qui explique la décision de Boeing de ne plus produire d’avions commerciaux jusqu’à nouvel ordre et celle d’Airbus de réduire d’un tiers cette production.
Ces choix impactent les sous-traitants aéronautiques : « un tiers d’avions en moins, c’est moins de travail pour l’ensemble de la filière aéronautique » résume l’un d’eux. Il doivent donc engager des fermetures de sites et des réductions d’effectifs. Ils craignent par ailleurs que la reprise économique soit lente étant donné que leur carnet de commande s’est vidé. Et les petits équipementiers redoutent de voir leurs donneurs d’ordres réintégrer chez eux une partie du travail qu’ils leur sous-traitait. Actuellement, plus de 50 % de la charge de travail d’un Airbus fait travailler Safran, Stelia, Thales en France, UTC et Spirit aux Etats-Unis, entreprises qui sous-traitent elles-mêmes une partie de ce travail…
Anne-Charlotte Fredenucci du Groupement des industries françaises de l’aéronautique et du spatial (Gifas) indique que la filière est « solidaire » et que des réunions se tiennent régulièrement « pour suivre l’évolution de la situation des équipementiers et venir en aide aux entreprises ».